C'est clair, Sofia Coppola avait un bon sujet entre les mains. Grâce à son esthétique parfaitement travaillée elle aurait pu nous livrer une alternative de Mademoiselle. Malheureusement le film présente quelques longueurs, et c'est vraiment dommage car le suspense se fait ressentir...légèrement. On l'attend, on attend que John (Colin Farrell) agisse vraiment, que ces belles prisonnières d'une Amérique moite et brumeuse sortent les crocs, vraiment. Mais la fin arrive comme une évidence, la tâche a été facile. Seul le personnage de Kirsten Dunst m'a paru plus travaillé que les autres. En effet, les personnalités de chacune sont simplement esquissées, celles de Nicole Kidman et de Elle Fanning auraient pu être davantage "creusées" pour ajouter une dimension psychologique à l'intrigue et combler (en quelque sorte) l'histoire trop sage.
Trop sage, oui, car Coppola nous offre de vraies tensions sexuelles qui se répètent mais n'aboutissent à rien, seulement à notre déception.
C'est bête, d'autant plus que la délicatesse des décors et des costumes aurait pu révéler une atmosphère de plus en plus sombre jusqu'à tomber dans un huis-clos essoufflant et étouffant autant pour les personnages que pour les spectateurs.
En tout cas, c'est bien la photographie qui sauve le film ; les images sont belles, les couleurs et la lumière se répondent et donnent une autre vie à l'histoire. Pour en revenir aux costumes, ils se marient parfaitement avec les décors extérieurs du sud de l'Amérique.
J'attendais beaucoup de ce film, je n'ai pas été déçue par les images, au contraire, leur finesse m'a vraiment touchée. Mais j'attendais une histoire plus poussée et angoissante.
Si vous n'avez pas encore visionné la bande-annonce, évitez, elle montre les quelques moments intéressants du film. Clode vous explique pourquoi : https://www.senscritique.com/film/Les_Proies/critique/136519339