Les motifs narratifs et esthétiques auxquels recourent Bluebird s’avèrent déjà bien connus, sinon empruntés sans vergogne à des films tels que The Equalizer (Antoine Fuqua, 2014) ou Léon (Luc Besson, 1994), pour n’en citer que deux. Jérémie Guez, auteur de polars et scénariste, ne réussit jamais à conférer à son premier long métrage une identité personnelle, une puissance tonale ou scénaristique, la faute à une écriture sommaire des protagonistes et des dialogues. Son oiseau de passage – et pas sage – ne prend son envol à aucun moment, plaqué au sol en raison d’une bipolarité malheureuse qui le conduit tantôt à privilégier une approche réaliste tantôt à se lancer dans une quête de l’icône grossière et stérile ; il suffit pour s’en convaincre de voir la clausule, ridicule, qui gonfle sa résolution à l’aide d’une musique assommante.
Le regard que le metteur en scène porte sur ses personnages s’avère artificiel et dépourvu du moindre parti pris, fantoches détenteurs chacun d’un cliché du genre qui ne connaît aucune évolution véritable, sinon Danny qui de prisonnier se convertit en père de substitution, idée assez touchante par instants et qui offre à Bluebird un propos de fond qui aurait mérité meilleur traitement.