Avant ce film je n'avais vu aucun spectacle de Bo Burnham, d'ailleurs il y a deux semaines je ne connaissais même pas cet homme. Mais voilà j'entend une critique dithyrambique sur ce spectacle/film, un homme dépressif chronique qui a fait un spectacle tout seul (effet de lumière, mise en scène et montage inclus) pendant le confinement.
Essayons l'expérience.
Et en termes de spectacle je dois bien avouer aller contre toutes les autres critiques que j'ai pu lire sur cette page ou ailleurs. Par politesse je ne vais pas dire que c'est mauvais, en tout cas c'est pas ma tasse de thé. Le fait de tout ramener à sa dépression ou bien à des considérations politiques de gauche américaine que je trouve plus que bête ne me font pas particulièrement rire. J'ai bien eu deux trois esclaffes de rire mais qui ne se sont jamais poursuivie.
Mais l'intérêt que j'ai pour cet œuvre est ailleurs. En effet comme je l'ai dis précédemment je ne connaissais pas Bo Burham et donc je ne connaissais pas sa passion et la présence énorme de musiques dans ses spectacle. Le film ne m'a pas fais rire, ne m'a pas ému ou fais réagir violement. Néanmoins, lors de ces clips qu'il met lui même en scène dans sa chambre, avec sa voix, sa musique et tout ce qu'il créer autour il rend ça absolument fascinant. Il arrive vraiment à créer une forme de poésie dans ces moments, extrêmement nombreux, du film.
Je prend en exemple la première chanson qui introduis le film, dans sa rythmique, dans sa tessiture de voix et en plus dans la mise en scène qu'il met en place avec sa lampe frontal et sa boule disco il arrive sincèrement à créer quelque chose de magique.
Je pourrais prendre plein d'autres exemples, sa chanson sur internet qui accélère avec le changement de fond, sa chanson à la guitare sur fond de bois, celle sur les raisons de sa création. Avec très peu il arrive vraiment à faire de la poésie visuel et sonore.
Il y a alors le point de liaison entre ces deux aspects de l'œuvre qui je trouve montre la réussite de l'un et l'échec de l'autre facettes. Evidemment spectacle sur le confinement oblige il va parler d'ennui, la forme même du récit montre l'ennui en passant d'une idée à une autre sans logique apparente. On tourne en rond, faisant des choses différentes à la chaîne juste pour tué le temps. Et cela donne d'ailleurs des idées de spectacle très inventive, une méta réaction à une de ses chansons, un faux jeu de lui même ou bien tout simplement des scènes face caméra qui semble plus improvisées qu'écrite. Sauf que le problème c'est que au delà de l'idée de départ assez intéressante j'y trouve plus une lourdeur explicative sur son ennui, sa dépression, qui revient encore et encore sans pour autant qu'on sente un changement d'état.
Alors que dans la musique ce non changement me parait bien plus intelligent. En effet, même si je ne suis pas musicien je peux me tromper, j'ai eu l'impression avec chaque chanson d'avoir une rythmique très similaire. Il y a alors une impression de déjà vu, comme si on réécoutais la même musique mais sans qu'elle soit identique. D'où d'ailleurs cette effet enivrant de cette répétition de chanson. Il y a alors par ce biais un discours sur l'ennui que je trouve bien plus malin que ces moments où il explicite directement à la caméra ces idées. Là tout passe par une forme de mise en scène sonore durant tout le film, Bo Burnham s'échappe donc de son spectacle pour créer de la mise en scène, une forme qui s'allie au fond, bref il fait du cinéma.
D'où ma note assez... moyenne. Car j'ai du mal à noté cet œuvre. C'est un spectacle que je considère plus que médiocre, son étalage de sa dépression ne me touche qu'à de très rare moments, ses réflexions sont soient très personnel sur sa nécessité de créer ou bien... on va dire que je ne suis pas d'accord quand ça concerne le monde.
Mais quand il joue, quand il chante, même sans les paroles toutes la fioriture qui tourne autour me met vraiment dans un état de transe et de dépassement de son propre médium assez fascinante.