Absolument français

Je vais être clair dès le début de cette critique, si pour une raison ou une autre vous détestez le cinéma verbeux, bourgeois, parisien, très littéraire et théâtrale, rohmerien etc... je ne peux pas vous conseiller le film. Je peux parfaitement comprendre que le jeu de Luchini rebute, que le phrasé du film gonfle, que l'on ne soit pas emporter par le romantisme parisien du film. Enfin bref que l'on exècre ce type de cinéma. Si tel est votre cas, pas besoin de voir ce film.

Par contre pour les autres, ceux qui aiment ce type de cinéma énormément baser sur les acteurs et l'écriture. Ou même encore mieux ceux qui ne le connaissent pas, je recommande alors chaudement de voir ce film.
On suit Antoine, grand dragueur penseur et écrivain à ses heures perdues (enfin Luchini quoi) qui pour la première fois de sa vie se fait larguer par une femme, alors que lui même avait pour bute de le faire. Un peu énervé par cette situation, et sous les conseils d'un ami, il va au hasard choisir une jeune fille. La draguer, tourner un peu autour et dès le moment où il se fera aimer la jettera impunément. Tout cela par pure vengeance et méchanceté contre les femmes. La pauvre fille qui sera la malheureuse élu et en plus, aux yeux d'Antoine, absolument immonde, répugnante, d'une banalité et d'une petitesse absolument méprisable. Sauf que bien sur au fur et à mesure il va s'éprendre pour cette femme et on ne peut qu'imaginer un destin tragique à cet rencontre totalement romantique.

Comme je l'ai dis précédemment la force du film réside avant tout dans les acteurs ainsi que les dialogues. On notera bien sûr l'excellente prestation de Luchini. Avec un rôle tailler pour lui, à base d'envoler de pensé lyrique, de belle phrase et d'esprit un peu désuet. Donc il faut aimer le personnage et le style Luchini. Mais Il y a aussi Judith Henry qui n'a malheureusement pas eu la carrière qu'elle méritait tant elle est d'une justesse, d'une douceur et d'une simplicité dans le film qui émeu énormément. Elle a dans sa voix et dans sa diction le charme de la banalité, d'être tout simplement ce qu'elle est, sans honte lorsqu'elle parle de ses conquêtes, de sa vie avec une innocence dans la voix qui rend chacune de ses incursions justes et belles.
Et puis l'histoire d'amour est juste sublime. Déjà l'alchimie entre Antoine et Catherine marche parfaitement. Ces petits moments de drague, de gène, de proposition. Tout cela est très beau. Mais surtout cette fin, cette amour qui était devenu parfait détruit par la révélation de Catherine sur les anciennes intentions d'Antoine. Sachant qu'en plus elle ne révèlera jamais sa découverte directement mais juste mettra fin à la relation, là comme ça. J'ai d'ailleurs comme léger problème avec le film juste la dernière scène. Qui me semble un peu de trop ou mal amené. J'aurais préféré que le film se termine juste sur Luchini qui lit sa lettre sur le bord de la fenêtre. Mais bon ça reste assez mineur comme défaut, ce n'est que 2 min de film et cela n'entache en rien le reste du film.
Sur la mise en scène évidement je n'ai pas grand chose à dire, elle est très simple et ce n'est pas là que réside la force du film, mais j'aimerais quand même noter la très belle lumière du film. Très pale, assez peu intense qui vient mettre en valeur la visage des acteurs, leurs peaux ou juste dessiner une silhouette. Elle donne tout de même un patte graphique au film ne le rendant pas juste plat et gris.
Petit mot aussi pour parler de la musique du film, encore rassemblant un autre cliché que les gens se font souvent du cinéma français en général, avec une musique classique de Schubert très discrète, très douce, mélancolique qui va parfaitement avec le ton du film.

Donc un film qui certes cochent toute les cases du clichés que les gens font du cinéma français, très proche de Rohmer (avec en acteur l'un de ses plus grand représentant), parisien, littéraire, bourgeois, avec un jeu d'acteur ni théâtrale ni naturel. Dans un entre deux particulier. Mais cela serait passer à côté du charme de ce genre de film, de la poésie qui s'en dégage, de la justesse qu'il arrive à montrer des instants d'amour que l'on éprouve dans une vie qui rend alors le film assez magique.