Outside

Disclaimer : Avant de regarder Inside, je ne connaissais Bo Burnham que de nom / Je ne m’y connais pas du tout en spectacle, stand-up etc. / Je ne veux pas du tout descendre Inside, ni Bo Burnham, ni celles et ceux qui ont adoré. J’aurais aimé en faire partie / Je me suis pas relue, désolée pour les fautes

Par où commencer.

Ceci est ma première critique. Je n’ai jamais ressenti le besoin d’étaler mon avis que personne ne réclame avant aujourd’hui, mais je crois que j’ai besoin de parler de Inside, parce que je ne retrouve mes opinions dans aucune critique. Faut dire que pour trouver des avis négatifs sur ce spectacle, il faut le vouloir : ce sont d’ailleurs toutes ces ovations qui m’ont donné envie de le regarder, tant on en disait du bien. Alors j’étais prête à pleurer toutes les larmes de mon corps, à remettre ma vie en question, et à rire de l’absurdité de la vie. Le bord du gouffre m’attendait à bras ouverts. Je voulais vraiment aimer Inside.

Et pourtant je suis archi déçue. Quelques jours sont passés depuis mon visionnage et je n’en ai pas gardé grand-chose, mis à part une légère frustration parce que j’ai encore du mal à trouver précisément ce qui me dérange. Peut-être que je suis simplement passée à côté. Je sentais pourtant que Bo Burnham s’adressait directement à moi : j’ai aussi souffert du confinement, je suis (très) familière avec la dépression, l'anxiété et les crises d'angoisse, j’ai grandi et évolué avec internet, et j’ai eu quelques crises existentielles sur ce que je suis et sur la société. Mais la vérité c’est que je me suis fait chier devant ce spectacle, je n’ai ni rigolé, ni été émue, ni rien du tout. Je suis vraiment passée à côté.
Je crois que l’idée du spectacle était de faire sentir cet isolement, à la limite de la claustrophobie, mais je ne l’ai pas ressenti une seule seconde. De manière générale je n’ai pas du tout pu m’identifier à lui, et à partir de ce constat c’est très dur d’apprécier le film, puisqu’il repose uniquement là-dessus. Je sais que les maladies mentales peuvent se traduire différemment selon les gens, et loin de moi l’idée de minimiser la dépression ou l’anxiété de Bo Burnham, mais je ne l’ai absolument pas trouvé « relatable », voire presque faux à certains moments. Les scènes censées être émouvantes où on voit le comédien craquer m’ont mises mal à l’aise, et pas dans le sens que j'aurais voulu.

Je trouve Inside creux et je n’arrive pas à trouver cette fantastique représentation de la dépression que tout le monde a adorée. En fait, le vrai souci que j’ai avec ce spectacle, c’est qu’il n’est pas assez drôle pour me faire rire, et pas assez profond pour me bouleverser. Certains thèmes abordés pendant ses chansons sont super intéressants mais je trouve la mise en scène et les paroles pas drôles, et tout reste en surface. Encore une fois, c’est le premier spectacle de l’artiste que je regarde, c’est sûrement sa manière de faire, et si ça plait au plus grand nombre j’en suis ravie, mais perso je me suis fait chier.

Après m’être renseignée rapidement sur le bougre, j’ai appris que Bo Burnham est un comédien et réalisateur qui marche bien, qu’il vit avec sa copine de longue date dans une belle et grande maison, et que l’isolement du confinement qu’il essaie de nous montrer dans ce mini studio, il ne l’a sans doute jamais vécu. Attention une fois de plus je ne nie pas ses problèmes etc., la dépression ne fait pas de jaloux et peut malheureusement toucher tout le monde. J’essaie simplement de comprendre pourquoi j’ai eu cette sensation bizarre tout au long du spectacle, comme si tout était un peu à côté, voire simulé. Je crois que c’est simplement parce que ce n’est pas une autobiographie mais un personnage, et la frontière entre les deux n’est pas claire. Pour aller plus loin si ça vous intéresse, je trouve cet article de Slate intéressant et il partage mon ressenti.

MAIS. Mais. Il y a de bonnes idées dans Inside, et ça me fait encore plus mal de critiquer ce spectacle. J’aurais presque préféré que ce soit complètement à chier, mais personne ne peut nier la beauté de la lumière et de certains plans, le talent de Bo Burnham pour la musique, et certains concepts assez sympa. Sa chanson All Eyes On Me me reste un peu dans la tête (à cause de tiktok aussi j’avoue), notamment ce couplet :

Bref. Beaucoup de mots pour pas grand-chose vous me direz. Mon expérience se résume juste à : « je suis passée à côté, tant pis ».