En vrai, je suis vraiment pas fan de comédie musicale.
Mais là.
Là, c’est plus que ça, c’est ... plus qu’une surprise.
La voilà. Encore. Cette drôle de sensation.
Bo Burnham pendant le premier confinement s’est lancé dans le pari fou, celui de réaliser entièrement seul un film, qui ne devait être à la base qu’une vidéo spéciale. La proposition se révèle être une véritable performance, un spectacle ultra innovant, artistique et pour le moins extrêmement inventif. C’est la survie par la création, une lutte contre l’ennui et l’anxiété. Sa façon à lui de, comme il dit “ne pas finir au fond du trou”.
Là où Inside réussi son coup avec brio, c’est qu’il ne s’agit en aucune façon d’un positionnement, il est là, comme nous et il ne sait pas quoi faire pour faire changer les choses. Dans un monde de plus en plus complexe, il porte un regard intelligent au travers d’observations sur notre société. Face au cynisme de l’ère du numérique, sa vision reste un peu déprimante, mais fine. On a plus le sentiment d’une sorte d’autocritique de ce sentiment de désorientation auquel on fait tous face. On assiste aux déboires, aux maux, aux angoisses, aux pétages de câbles, d’un drôle de gars enfermé chez lui, et surtout enfermé avec lui-même. C’est touchant, percutant, sincère. Ça touche juste là où il faut.
La dimension musicale prend ici tout son sens, la chanson devient alors le déblocage de ses émotions, celles qu’on aurait pu exprimer autrement. (Je me dis même qu’on devrait peut-être faire pareil en vrai, pour dire des choses difficiles à exprimer autrement).
Certains propos comme tentative de rejet de la barrière du numérique en faveur de plus de réalité sont eux un peu moins novateurs. C’est à peu près tout ce qu’on peut reprocher au film, en même temps pour des sujets autant traités...
Seule chose à faire, lutter contre la perpétuelle procrastination de nos esprits corrompus en permanente dépréciation et enfin nous bouger le cul avec la même énergie et force qu’il a eu pour nous proposer cette incroyable pause temporelle.