Film qui fait froid dans le dos, parce qu'après l'épouvantable aire "Bush fils", son aspect visionnaire est très frappant. Ce qui pouvait sembler être, en 1992, une charge partisane d'un démocrate farouchement opposé à la guerre d'Irak, apparaît aujourd'hui être une analyse lucide et clairvoyante de la situation d'alors... et à venir. Tim Robbins dénonce avec vigueur la corruption, l'avidité et l'ambition personnelle, la quète absolue de richesse, le mensonge et la manipulation, la soumission des médias, les intérêts politico-financiers et la politique spectacle. Mais en dehors de cet aspect très positif, le film souffre de sa construction osée, à savoir celle d'un faux documentaire. L'ensemble, refusant tout effet de narration et de mise en scène traditionnels, est donc d'une très grande sobriété... trop grande sobriété... qui fait que le spectateur reste totalement en dehors de l'histoire. C'est comme regarder un vieux reportage sur un sujet qui n'est plus d'actualité et qui ne nous intéresse pas particulièrement : c'est ennuyeux.