Body Trash ou Body Melt est une comédie d'horreur australienne sortie en VHS au début des années 90. Un film que je n'avais pas revu depuis fort longtemps et dont je gardais un vague mais très bon souvenir. Un enthousiasme largement douché en revoyant le film une vingtaine d'années après car si Body Trash reste sympathique il est loin d'être exempt de défauts.
Bienvenu donc à Peebles Court Homesville Australie un petit quartier résidentielle tranquille de Melbourne mais théâtre expérimentations médiales douteuses de la part d'un centre de remise en forme aidé par un médecin peu scrupuleux. Une sorte de médicament permet d'améliorer la forme et le corps de celles et ceux qui l'ingurgite mais avec des effets secondaires mortelles et dévastateurs.
Body Trash est une sorte de mix entre Street Trash et Ré-Animator avec ses potions fluorescente que les personnages ingurgitent pour être plus beaux et plus forts mais qui finissent par les tuer dans d'étranges mutations corporelles bien dégueulasses. Le premier gros défaut du film c'est sans aucun doute son écriture assez chaotique et pas très limpide, on ne saura jamais vraiment qui fait quoi et quels sont les véritables enjeux d'un film qui semble avoir été un peu construit autour de ses débordements gore. Il y-avait pourtant matière à offrir une vraie satire bien mordante de la dictature du corps parfait, des laboratoires pharmaceutiques, des centres de remise en forme mais le film de Philipp Brophy, également scénariste, enchaîne un peu les événements à la va comme j'te pousse sans beaucoup plus de structure que de fond. Autour de cette histoire de poudre prétendument miraculeuse viendront se greffer une enquête policière et une histoire de bouseux dégénérés assez amusante mais presque hors sujet, même si le scenario raccrochera in extremis tous les wagons. Un côté un petit peu bordélique qui se retrouve jusque dans la mise en scène et le montage du film qui privilégie assez souvent un rythme de plans assez courts pour dynamiser son récit.
Niveau gore, crapoto et gerboto sont aux commande et le film fait encore son petit effet avec des maquillages et des effets spéciaux assez réussis et amusants (même si j’imagine que ça ne fera pas rire tout le monde). Attaque de placenta, explosion de pénis, ablation des côtes, tronche explosée façon fleur qui s'ouvre, attaque de cordes vocales, visage qui fond dans des gerbes multicolores, étouffement par une langue qui gonfle démesurément ou par sa propre morve voilà quelques unes des réjouissance de Body Trash qui pour le coup porte assez bien son nom. Dommage encore une fois que l'ensemble s'inscrive dans un récit aussi décousue et manquant de pertinence. La séquence avec les rednecks mongoloïdes et consanguins est assez amusante mais elle tombe vraiment comme un vieux cheveux dans la soupe. On se réjouira tout de même de retrouver parmi ces tarés l'acteur Vincent Gil (L'innoubliable aigle de la route de Mad Max) en patriarche qui hurle en parlant de sexe à sa fille qui ressemble à un travelo cannibale : "Je te l'ai déjà dit cent fois ces choses là doivent rester en famille". Le film comporte beaucoup d'autres petites touches amusantes comme ce bodybuildeur avec une voix de castra ou ce gosse qui va se rétamer lamentablement la gueule sur le béton d'un skate parc. D'autres idées en revanche seront complètement sous exploitées comme la première phase de la contamination qui provoque des hallucinations mais dont le script ne fait finalement pas grand chose.
Body Trash est donc un petit film amusant et bien gore mais auquel il manque ce petit plus qui marque durablement les esprits. On a surtout le sentiment que le film part dans tous les sens pour ne rien attraper et qu'il rate finalement le plus simple à savoir exploiter à fond son sujet en croquant à pleine mâchoire ce culte de la forme, du corps parfait et de l'apparence.