Roschdy Zem réalise avec Bodybuilder son troisième film après "Mauvaise foi" et le très bon "Omar m'a tuer", je ne savais pas trop à quoi m'attendre, j'imaginais tomber sur un film "français classique", par là j'entend l'histoire cul cul où les personnages ont des problèmes mais au final tout va bien et tout le monde il est beau et gentil. Je m'attendais à ce genre de chose sans bien évidement l’espérer, et puis je me suis laissé porter sans penser au pire, j'ai suivi cette histoire très intéressante qui à ma grande joie au final ne tombe pas dans cette niaiserie franchouillarde qu'on nous sert si souvent.
Nous suivons Antoine, un petit branleur qui s'est empêtré dans des dettes qu'il ne peut rembourser, et ceux à qui il doit pas mal d'argent sont loin d'êtres des enfants de cœur, pour avoir le temps de se retourner son frère l’emmène chez son père qu'il n'a pas vu depuis longtemps. Les retrouvailles sont plutôt tendues car son père a entre temps accompli son rêve, devenir bodybuilder, et il est à ce moment là en pleine concentration et en plein travail car la compétition approche. Grace à ces retrouvailles Antoine va changer, avec du temps bien sur car les conneries ne se terminent pas de suite pour lui, mais il apprendra au fur et à mesure la vie et le respect.
Je ne pensais vraiment pas trouver ce film si bon, sincèrement, je trouve l'histoire vraiment bien écrite et de plus très agréable à suivre, la relation certes pas des plus originale est tout de même très bien traitée et le milieu du bodybuilding est montré avec un certain respect pour ce sport.
Roschdy Zem signe une comédie dramatique vraiment attachante, ça fait plaisir de ne pas le voir tomber dans le pathos ridicule, il s'entoure en plus d'un très bon casting, en tête le jeune Vincent Rottiers, très belle prestation, face à celui qui est son père dans le film Yolin François Gauvin, un véritable bodybuilder qui n'avait jamais joué la comédie avant, le premier choix de Zem se portait sur Antoine de Caunes, surprenant n'est-ce pas, mais le travail pour devenir assez musclé pour le film n'a pas réussi, donc Zem s'est tourné vers un vrai professionnel de l'activité. Et je trouve qu'il a bien fait, non seulement pour le physique mais aussi car ce Gauvin se révèle franchement bon et naturel.
Les rôles secondaires sont portés par Zem en personne mais aussi Marina Foïs et Nicolas Duvauchelle avec qui il a joué dans Happy Few en 2010.
En bref, ce Bodybuilder est vraiment une très surprenante et agréable surprise, l'histoire est vraiment prenante et intéressante, Zem gère très bien sa mise en scène et sa réalisation, et puis le casting est efficace.