Un jeune couple américain en vacances en Islande se réveille un beau matin absolument seuls au monde, isolé de toute société, présence humaine, medias ou électronique. Ceux qui connaissent la virginité désertique, sauvage et magnifique du pays ont tous déjà dû avoir ce délire… Un tel pays est à eux, incluant une réserve alimentaire et énergétique probablement efficace pour les mois à venir. Qu’en feront-ils ?
L’une refuse de perdre ses anciens repères et valeurs pourtant caduques, exigeant même qu’y soit subordonné le sens de son existence, tout en conservant le réalisme lucide de leur précarité. L’autre, même un peu à côté de la plaque, se résigne à tout abandonner en ce qu’il perçoit comme une opportunité onirique tombée du ciel.
Regarder les tribulations banales de deux paumés peut paraitre un peu lent et long au début, mais l’évolution tourne vite en une intéressante construction des personnages. Le film nous recadre dans une humilité que nos présomptions nous font trop souvent oublier, et nous rappelle que l’enseignement de la nature, de notre poésie et croyances intimes déterminent fatalement nos destins.
Amateurs de survival ou de fantastique, passez votre chemin, car il s’agit bien plus d’un film philosophique. Il nous confronte en même temps que nos personnages à notre version personnelle du syndrome de Robinson Crusoë. Comme le bokeh en photographie, la profondeur du flou dépendra de la conception de l’objectif.