l'incroyable leçon d'amour d'un fou, en somme c'est quoi l'amour fou... ?
Bomb Lover s’ouvre sur la confection de ladite bombe, sur fond de talk-show radiophonique. Une aura mystérieuse plane sur le commanditaire de l’attentat mais ce point d’interrogation est vite balayé par la première scène qui suit nous montrant Mark Cheng aux côtés de la veuve éplorée. Le laïus qu’il tient à ce moment-là est des plus évocateurs, de ce fait, tout suspense est évincé sur le « bomb lover ». Très bien. Il semblerait que le but de Takkie Yueng était de livrer le coupable d’office pour se concentrer essentiellement sur la relation entre Tommy et Anna. Pourquoi pas. Il y dépeint alors la vie qu’ils ont menée, enfants puis jeunes adultes à la campagne. La vie qui les a séparés puis qui les a fait se retrouver à Hong Kong. Des moments qui nous sont montrés à travers des flash-backs tandis que se joue la garde à vue au présent. Il n’y a pas grand-chose à dire des deux premières parties du film. L’auteur parvient à communiquer un certain intérêt. On suit l’histoire et son personnage principal. Sa fascination, enfant pour les explosifs qu’il fait perdurer une fois adulte. Un départ à l’étranger qui interpelle sur ses réelles motivations puis un amour qu’il retrouve, marié entre-temps et qu’il souhaite reconquérir. Et qui dit personnage extrême dit action extrême pour arriver à ses fins. Tommy pourrait bien être un de ces personnages déviants évadés d’un Category 3 mais la romance qui se joue ici n’a rien de malsaine. C’est juste le récit d’un homme, un peu paumé qui n’a rien trouvé d’autre que de tuer le mari de la femme qu’il aime. Un fait divers comme il en existe qui nous est conté de façon posée, sans extravagance.
Malheureusement, la troisième et dernière partie de Bomb Lover tient moins ses promesses. L’action est délocalisée dans les studios du talk-show radiophonique. La démarche est bonne puisque Takkie Yueng nous montre Tommy tentant de se persuader que son action jusqu’ici est bonne. Il s’engage alors des échanges avec des auditeurs aux opinions diverses. Ce qui est regrettable dans cette dernière partie c’est qu’elle manque d’une certaine forme d’ambition, d’audace même. Son auteur ne tente à aucun moment d’emballer son sujet pour en tirer un climax qui tienne en haleine. Non, il préfère rester sur une espèce de nonchalance qui n’exprime pas grand-chose, à peine les états-d’âmes de son « bomb lover » et les tentatives veines de la police pour tenter de désamorcer (sans jeu de mot, quoique) la situation. Et là, on en vient même à regretter que sa psychologie ait été peu exploitée tout du long. Le réalisateur dépeint son personnage toujours en surface, un peu comme cette dernière partie qui avait de l’idée mais qui en définitive reste plate, sans réel entrain pour conclure cette histoire d’un sociopathe à l’amour fou. Ce goût d’inachevé qui reste en fin de métrage ne doit pas nous faire oublier que Bomb Lover n’en est pas moins un film honnête dans ce qu’il a à proposer. Un film de facture classique qui plus d’une fois propose des choses intéressantes, pas toujours exploitées au mieux. Pour le reste, les acteurs tiennent leur rôle, sans non plus marquer la pellicule de leur empreinte.
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