Ce que cache Bons baisers de Bruges est très loin de l'image qu'il peut véhiculer auprès de ceux qui ne connaissent pas encore le film. Premier long métrage réalisé par Martin McDonagh et sorti en 2008, avec un casting restreint mais plutôt séduisant, c'est une belle occasion de découvrir ce que peut valoir un film de ce réalisateur, avec ces acteurs, dans cette "putain de ville de Bruges"...

Ce que cache Bons baisers de Bruges, c'est déjà une ville, celle de Bruges (et oui !). Appelée "Venise du Nord", elle est la ville qui a le mieux conservé la physionomie caractéristique du moyen-âge. Ses églises, son Hôtel de Ville et autres monuments, emblèmes du style gothique, donnent une élégance unique à cette capitale paisible du bien-être et de la culture. Bien évidemment, il s'agit d'une critique de film, pas d'un prospectus de tourisme. Mais ce que je veux dire là, c'est que Martin McDonagh parvient à nous emmener au cœur de cette "putain" de beauté de Bruges. Quelle classe, quelle manière de filmer et quel décalage entre ce lieu et ces acteurs car...

...Ce que cache aussi Bons baisers de Bruges, ce sont des prestations irréprochables de ses acteurs, et notamment celle de Colin Farrell. On a tendance à retenir une grande performance par la folie de son personnage, l'intrication de sa psychologie ou encore par sa transformation physique. Celle de Colin Farrell ne représente que celle de l'Homme, dans toute sa splendeur, toute sa complexité, rongé par les remords et en quête d'une sorte de rédemption. Ce qui lui vaut entre autre un Golden Globe... Brendan Gleeson n'est absolument pas reprochable de par son jeu propre et subtil et Ralph Fiennes se montre une fois de plus mémorable, dans un rôle de caïd de la pègre, bipolaire et "fidèle à ses principes".

Ce que cache enfin Bons Baisers de Bruges, c'est cette fraîcheur, cette innovation. Cette détente qui laisse place à l'angoisse. Ce gouffre entre délassement et violence. Ce ton burlesque additionné à ce suspens oppressant. Cette bande originale de grande classe. La mise en image rend accro, à tel point que l'on en apprécie la totalité de ce simple scénario. Martin McDonagh maîtrise absolument son sujet. J'ai pris une petite claque comme rarement j'en ai pris. Bons baisers de Bruges redonne décidément une indéniable jeunesse au cinéma d'aujourd'hui.

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le 15 avr. 2014

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langpier

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