Killers Blues

J'ai mis beaucoup de temps à écrire cette critique car j'avais l'impression d'être passé à coté du film. Mais alors littéralement. Je ne savais pas quoi penser ni quoi juger. Bref, je ne l'ai pas apprécié mais ça ne constitue pas en soit un mauvais film car il y a de l'idée.

Une ambiance étrange pour un film étrange

Ce film possède une assez bonne réalisation. Pour une première réalisation, sans être exceptionnelle, Martin McDonagh donne une bonne ambiance de polar. Seulement voilà, il n'y a que Colin Farrell qui donne l'aspect comédie du film (ainsi que le nain). Ce qui est assez mince (un peu comme Intouchable maintenant que j'y pense). L'ambiance que le réalisateur donne est prenant, mais cela est quand même mince. Bref, ce qui prévalue c'est surtout l'histoire et les personnages.

Tueurs mélancoliques

Parmi les personnages marquants, on a Ray (Colin Farrell). Il joue bien le tueur tourmenté et à la fois fun. Un peu dans le sur-jeu dans la comédie (il était un poil mieux dans Horrible Bosses) mais cela passe assez bien finalement. Tout au long de l'histoire, on le voit peu à peu se détourner de sa fonction de tueur à gage et sous son masque d'humour, essaye de renouer avec la sérénité, d'abord en se liant avec Chloë, même si ce n'est pas facile.

Son acolyte Ken (Brendan Gleeson) est plus dans le style "se faire oublier pour mieux rebondir". Il ne comprend pas les tourments de Ray et lui en veut en partie pour ça

C'est un personnage un peu sur la corde raide entre son partenaire et le patron qui se demande ce qui leur arrive.

Le patron c'est Harry joué par Ralph Fiennes. Comme à son habitude, il joue bien les méchants et veut s'assurer que ces tueurs lui fassent honneurs. Ce qui le mènera à prendre une décision fatale.

Les autres personnages sont assez représentatifs comme Chloë (Clémence Poésy) qui ne sert que de compagne mais aussi d'aide psychologique à Ray. Un assez bon personnage féminin en somme. Son petit copain Erik (joué par Jérémie Renier) en revanche n'est pas très utile (à part prendre des coups), mais à une scène assez surprenante et comique au second degré.

Autre personnage assez marquant Jimmy le nain (Jordan Prentice) est assez énorme en raciste ridicule. Il est détestable mais bon, c'est un personnage qu'on adore détester ce qui contraste avec sa petite carrure.

Une histoire qui s'étire

L'histoire est simple bonne mais...nécessitait pas les 1 h 41. L'intrigue se met bien en place, mais après elle s'étire beaucoup trop en longueur. Je comprends qu'on veuille développer les personnages et leurs états d'âmes, mais après la scène du flash back, là cela devient trop long. On se demande même pourquoi Harry débarque pour punir. Ceci dit le climax est classe et donne une conclusion certes assez étrange mais qui ne manque pas de panache. Ceci dit le milieu manque singulièrement de rythme et n'est pas aussi attrayant. Ce qui est dommage car le réalisateur a fait à ce moment un effort d'originalité dans la réalisation. Ce qui fait qu'on s'ennuie singulièrement et on se sent moins investis.

Baisé moyen de film

Le film n'est pas mal en sommes, plutôt bien réalisé et raconte bien les états d'âmes de nos héros. Cependant, mis à part le début et la fin qui est vraiment génial, le milieu du film manque cruellement de rythme et tire bien trop en longueur. Le film doit vraiment le coté classe avec son casting 4 étoiles qui jouent parfaitement bien (même Jérémy Renier avant qu'il ne se compromette dans Philibert et retourne en force dans Cloclo). Bref, on peut être tueur et humain !

Version fun de la critique ici