Border (en français, frontière ou limite) est un film qui cherche à rester en deça du fantastique, mais qui, d'essence, est de genre fantastique, comme le titre de ma critique le laisse entendre. Ceci étant, je ne vais pas développer l'histoire, parce que je pense que c'est mieux pour le spectateur d'en savoir le moins possible sur celle-ci au démarrage de la projection. Disons simplement que les événements se déroulent quelque part en Suède, probablement au bord de la mer Baltique, non loin d'un aéroport et peut-être de la Finlande.
C'est un film étrange, dépaysant, déroutant, qui met en scène des personnages, moches (voire, pour l'un d'eux, limite repoussant) mais presque attachants, qui ont des pouvoirs spéciaux et flirtent, parfois outrageusement, avec l'anormalité. On découvre peu à peu leur véritable identité, leur personnalité et tout ça nous réserve pas mal de surprises (pas forcément agréables).
Le scénario est adapté d'une nouvelle qu'on a épaissi pour les besoins du long métrage et... ça se ressent parfois par des baisses de rythme, presque des longueurs, surtout vers la fin quand on a compris de quoi il retourne. Pour autant, on a quand même droit à certaines scènes choc ou d'autres où on est plongé en plein fantastique... pour revenir ensuite à la réalité du quotidien, etc.
L'histoire est racontée et filmée assez agréablement et on vit plutôt bien le côté nordique (les forêts, les baignades nus dans l'eau glacée, le contact avec une nature encore sauvage, l'habitat clairsemé) de toute cette bizarrerie mais, en fait, ça n'est pas une histoire bizarre et invraisemblable, c'est du fantastique... dont on peut tirer leçon.
J'ai bien aimé... et été pris par l'histoire (ce qui ne m'a pas empêché, paradoxalement, de regarder ma montre une fois ou deux vers la fin).
Bon film donc, qui a d'ailleurs reçu le prix Un certain regard, l'année dernière à Cannes.
Je le conseille, en reprécisant aux âmes sensibles que certaines scènes, borderline, peuvent choquer.