Au pied du mur
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le 1 mai 2024
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"Un voyage d’affaires, des projets de vacances, un déménagement à l’étranger ? Il existe de nombreuses raisons pour pousser les portes de l’aéroport et s’envoler vers d’autres horizons. Pourtant, l’incertitude règne dans ce lieu de transit, dernier bastion avant de passer la frontière, américaine dans ce contexte. Dans une ambiance anxiogène qui reflète des sentiments bien réels, Border Line nous confine dans les coulisses de cet établissement, aménagé comme un pénitencier qu’on ne souhaiterait visiter pour rien au monde."
"Pour un premier long-métrage, il faut avouer que le duo de cinéastes originaires de Caracas, au Venezuela, a décidé de secouer le public jusqu’au bout du suspense. Alejandro Rojas et Juan Sebastián Vasquez évoquent l’immigration comme une passerelle qui affole tous les douaniers, chargés d’identifier et de rentrer dans l’intimité des voyageurs. Si le cas des États-Unis de Trump sonne comme une évidence, le sujet peut s’extrapoler à d’autres territoires, tout aussi méfiants à l’heure où les déplacements sont contrôlés et la vérité discutée. L’interrogatoire d’un couple vire rapidement à une humiliation psychologique, qui rappelle que les étrangers ne sont jamais pleinement les bienvenus. Chaque geste des agents et chaque question indiscrète deviennent un motif de stress supplémentaire pour les personnages, comme pour les spectateurs, qui n’auront pas de mal à s’impliquer émotionnellement."
"Le récit analyse froidement un système mis en place qui déshumanise les agents, quel que soit son pays d’origine. La solidarité, la fraternité ou la sororité sont des valeurs qui leur échappent au moment des contrôles. [...] Déjà remarqué à Reims Polar 2023, puis sacralisé au Festival Premiers Plans d’Angers, Border Line n’épargne donc personne dans son huis clos, d’une transparence et d’une efficacité redoutables. Le film prend soin de détailler, dans un seul et même lieu, tout un manuel de procédure et, a fortiori, de torture pour un jeune couple hispanique dont les projets de vie sont malmenés. Sans avoir besoin de murs bétonnés à chaque parcelle de la frontière américaine, nombre de voyageurs se heurtent encore à une politique anti-migratoire, de plus en plus présente dans l’inconscient collectif. Alejandro Rojas et Juan Sebastián Vasquez en tirent un thriller merveilleusement rythmé, d’une grande précision chirurgicale, sans détours ni correspondances."
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le 1 mai 2024
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