Maintenant, quand quelqu'un se noie, la plupart des témoins enregistrent la scène sur leur téléphone portable ou smartphone pour narrer l'évènement aux médias, à leur entourage, et faire un scoop ! Mais qui songe désormais à enlever ses vêtements pour secourir la victime ?
C'est un peu ce à quoi l'on songe en regardant ce film, et en suivant le périple éreintant de 3409 km qu'a subi cette famille d'immigrés clandestins syrienne dans son d'Alep à Bruxelles...
Car bien évidemment, cette histoire, ou plutôt ces histoires d'immigrés clandestins est poignante ! Et irrésoluble : l'Europe ne peut accueillir toute la misère du monde. Et c'est poignant de voir ces meutes de transfuges agglutinés aux barrières frontalières, sans aucune hygiène, sans nourriture, sans savoir de quoi demain sera fait !
Et même arrivés à Bruxelles, les plus chanceux (?) ne trouveront pas de logements, pas de travail...
Alors, évidemment, Hernàn Zin nous fait suivre cet exil pathétique au travers d'enfants syriens (avec leurs parents quand même) pour faire pleurer la veuve et l'orphelin... Un peu voyeur, non ? Mais ça n'apporte pas de solutions... L'affiche aurait dû montrer ce gamin qu'on voit dans le film et qui a été mutilé par un éclat de bombes ! Hallucinant ! Il a été retrouvé inconscient et a tout oublié de la scène. Il est défiguré, et devrait être opéré d'un oeil, mais quand, et où ?
Et malgré tout ce gamin sourit, joue au football et s'amuse comme tous les gosses du monde ! C'est sûr, il a la chance lui, d'avoir survécu et il n'oubliera jamais ce qu'est la guerre, voulue par un dictateur inhumain et aveugle. On entend même dans le film des enfants souhaiter que ceux de Bachar connaissent le même sort...
Hier, c'était les juifs, aujourd'hui, ce sont les syriens...
la une (RTBF) le 01.03.2018