Teen movie sans personnalité flirtant avec le genre fantastique sans jamais oser franchir le pas, Bottom Of The World a l'attitude puérile de l'ado qui se cherche et croit être ailleurs que là où il ne se trouve.
Expliquons-nous: Richard Sears, réalisateur/producteur américain de 47 ans n'avait jusqu'alors à son actif ... qu'un film, Bong Water, un nanar sans nom, teen movie lui aussi sans le moindre intérêt. A son âge, cela aurait du lui passer mais le voilà qui se remet dans une merde sans nom avec cette pauvre tentative de film pseudo-mystérieux aux échos lynchéens (la référence à Twin Peaks dans la première partie du film relève presque du plagiat), le talent, le génie et la créativité en moins bien sûr. En fait, la copie est si pâle qu'on croit avoir affaire à une parodie - alors que ce film est hélas bien réel, au contraire des visions du protagoniste, dérivant entre rêves, réminiscences et amnésie.
Le tout est extrêmement brouillon, traversé d'invraisemblances, d'incohérences et servi par des acteurs minables. La dimension religieuse / mystique / onirique / ontologique / métaphysique forme un amalgame confus et bigarré, dont le ridicule slogan aurait pu être "la vérité est ailleurs". La musique, elle aussi vague et imprécise, devient vite vide de sens tant elle hante même les scènes dépourvues de mystère. Enfin, la volonté de briser la grammaire narrative n'est qu'un semblant de créativité et la forme fragmentée ne dessert aucune idée générale - le film en étant d'ailleurs dépourvu.
Bref, le cinéaste, à l'instar d'un des personnages, s'est creusé sa propre tombe et il devrait - s'il suit nos conseils - y demeurer le restant de ses jours pour ne pas retomber plus bas qu'il ne l'est déjà.