There's no business like the show business
Steve Martin et Eddie Murphy sont deux comédiens qui bouffent l’écran. Les réalisateurs n’ont qu’à les filmer pendant quelques instants et le spectateur est diverti. Leur réunion avait lieu sur Bowfinger, Roi d’Hollywood.
Réalisé par Frank Oz, un habituel collaborateur de Steve Martin et un roi du maquillage, artifice couramment utilisé par Eddie Murphy, le film est une satire d’Hollywood et des acteurs. Au lieu d’en faire trop, Frank Oz distille des petites piques à travers son film sans appuyer trop lourdement. En effet, la star du film est scientologue, une actrice venue de la campagne couche pour réussir, mais ce n’est pas ce qui intéresse Frank Oz et Steve Martin. Ce qui les intéresse semble être la passion du cinéma, même chez les tâcherons. Le personnage de Bowfinger, aussi menteur et tocard qu’il puisse être, est porté par la seule ambition de réussir son film, même s’il sait très bien que c’est voué à l’échec. Tout ceci rend le film passionnant et c’est un total sans faute dans la première heure.
Intervient alors le deuxième personnage d’Eddie Murphy, Jiff Ramsey, le frère jumeau benêt de la star. Aussi drôle que ce personnage peut être (et il l’est, à crever de rire), le film ralentit considérablement. C’est dommage car le film avait encore du potentiel sous la pédale, grâce aux apparitions hilarantes de Terence Stamp en patron de studio ou encore Robert Downey Jr. en agent vantard. De plus, les vrais seconds rôles comme Adam Alexi-Malle, Jamie Kennedy ou Christine Baranski sont vraiment très bons.
Bowfinger, Roi d’Hollywood tape fort et juste sur Hollywood, et ce pendant 90 minutes, presque sans faute. De là à dire que le film est indispensable pour les fans de Murphy et Martin, il n’y a qu’un pas.