Il y a tout juste vingt ans, Agnès Varda venait nous éclairer sur l’artiste Birkin à travers le documentaire « Jane B vu par Agnès V ». Oeuvre malicieuse où l’actrice chanteuse se montrait tour à tour légère, torturée, passionnée. Elle évoquait alors a vie de femme, d’actrice, sa famille, ses passions… Elle y apparaissait lumineuse, fraîche, futile et rayonnante.
La même Birkin nous propose aujourd’hui une variation ambiguë et macabre sur le même thème. Elle se met aux commandes pour mettre en scène une espèce d’autobiographie sans pudeur, entre fantasmes de règlement de compte et déballages tout azimut.
A l’image de ce qui se passe dans sa tête, au moment T du film (sa séparation d’avec Jacques Doillon), la maison qu’elle investit est pleine de boîtes de souvenirs et de fantômes vivants ou morts. Un parfum de nostalgie fielleuse et de naphtaline amère envahit tout.
Ca part dans tous les sens, c’est parfois poussivement bavard, mais au final, l’œuvre témoigne d’une véritable détresse. De celle qui fait passer les larmes pour de l’apitoiement sur soi… Touchant et prenant ce film s’immisce peu à peu dans notre esprit voyeur. Elle peut rebuter ou séduire. Pour ma part je me place dans la seconde catégorie.