Terry Gilliam en mode néo-zélandais
Après le succès de son court-métrage « Two Cars, one night », nommé aux Oscars en 2005 et la réalisation de quelques épisodes de la série HBO « Flight of the Conchords », le jeune cinéaste néo-zélandais Taika Waititi signe un conte qui a fait le tour des festivals de ciné indé. 1984, Boy a 11 ans et vit chez sa grand-mère. Ce petit maori plein de fougue et à l’imagination débordante, orphelin de mère, élève son petit frère Rocky et une ribambelle de cousins dans la joie, la bonne humeur et la pauvreté. C’est l’été et « Thriller » de Michel Jackson cartonne. Boy trompe l’ennuie en s’imaginant des histoires de guerrier et de super-héros, en se projetant dans la peau de son idole, the king of pop, ou en rêvant d’une idylle avec la belle Chardonnay. Des aventures qu’il raconte toutes les nuits à Feuille, sa chèvre confidente. Mais un beau jour, son quotidien onirique est chamboulé quand débarque son père, Alamein (Waikiki himself), un petit trafiquant épaulé par deux énergumènes pas très malins. Avec une certaine finesse, Taika Waititi exploite ce passage à l’âge adulte prématuré que Boy s’efforce de contourner. Séquences d’animation, haka détourné et parodies en tous genre viennent mettre en scène non sans une belle énergie une histoire légère, héritière du cinéma de Terry Gilliam. Le récit de Waikiki cible un public très jeune mais réussit le pari d’aborder avec humour des thèmes pas fun : l’abandon, la misère et une certaine forme de délinquance.