Boys Don't Cry c'est l'histoire d'un film qui allait se prendre un anonyme 5/10. Un film lancé un peu au hasard d'une après-midi de fin d'été, qui traite un sujet difficile d'une façon imparfaite.
Le sujet difficile, c'est la transsexualité dans l'Amérique rurale du début des années 90. Le film s'en tire très bien pendant un bon moment, en reposant principalement sur les épaules d'Hilary Swank, d'une justesse exceptionnelle dans son rôle de Brandon.
La tendresse prend le pas sur la violence, et le film tourne peu à peu en récit initiatique. Même si ça manque de cachet visuellement, l'ensemble est alors de bonne facture. Des personnages torturés qui se découvrent dans une ambiance difficile, on est pas loin du feel good movie.
Mais, malheureusement, le film s'emballe sur la fin. Le manque de respect et de tolérance vient rappeler la dureté de la situation. La violence escalade, de façon abrupte et inattendue. La fin est "hollywoodienne", violente et irréaliste, loin de la subtilité proposée par les personnages (et, surtout, les acteurs) depuis le début du film. Le réalisateur s'est entêté à proposer une fin gore en délaissant tout réalisme et toute subtilité ; il veut faire passer son message à la truelle, d'une façon absurde et irréelle.
Quand le film touche à sa fin, on ne peut que regretter des choix de scénario douteux qui viennent ternir une prestation remarquable de l'ensemble du casting.
C'est exactement à ce moment là que le doute s'invite : un épilogue textuel vient informer du futur des personnages. Deux minutes de recherche sur Google plus tard, on tombe sur la page Wikipedia de Brandon Teena.
C'est donc plusieurs minutes après sa fin, que Boys Don't Cry offre sa plus grosse claque : tout étai vrai.