Avec ce premier film Brahmāstra, Ayan Mukerji accouche d'un véritable blockbuster, en vue d'un triptyque devant initier tout un univers cinématographique (l'Astraverse) autour des pouvoirs mystiques des divinités hindous. Si ce folklore apparaît original pour le spectateur occidental, sûrement las des mythologies usuelles approchées timidement par Hollywood (seule la Chine s'en sort mieux sur ce point), le long-métrage ne reste qu'un amalgame de romance bollywoodienne et conflits célestes manichéens. Avec un budget équivalant à 20 millions de dollars, on peut trouver les effets spéciaux spectaculaires, et notamment l'ampleur du récit. Toutefois, après la première séquence, on subit plus d'une heure de parlotte, danses et déblatérations niaises. Le budget est donc très parcimonieux, avec d'autres effets vieillots, et une mise en scène qui manque de finesse. Les 2h50 sont lourdes à ingérer, au vu de l'action pauvrement découpée, et des chorégraphies totalement banales. On ne peut s'empêcher d'y trouver un côté Avatar: le dernier maître de l'air, et Power Rangers sans armure, pour les utilisations de pouvoirs. Si l'acting est gênant, au moins les séquences musicales sont accrocheuses, classiques de Bollywood. Malgré leur omniprésence balourde, les orchestrations sont bien produites et créent la liesse collective absente du récit, pourtant folklorique.