Braveheart par batman1985
Dix ans avant les excellents La passion du Christ et Apocalypto, Mel Gibson s'était déjà fait la main sur deux films où il tenait également la vedette. En 1994, il avait réalisé L'homme sans visage et, l'oeuvre qui nous intéresse donc, en 1995, Braveheart.
Ce film parle de l'histoire de William "Braveheart" Wallace, écossais qui vécut de 1270 à 1305 et qui mena une armée écossaise dans une lutte contre les Anglais d'Edouard 1er. En Ecosse, le personnage est un véritable mythe, au même titre que Jeanne d'Arc en France. Il faut aussi ajouter que le film n'est pas totalement fidèle à l'histoire avec un grand H. Ainsi, Wallace ne rencontrera jamais la reine Isabelle de France. La célèbre bataille de Stirling, se déroulait près d'une rivière et d'un pont, ce qui avait évidemment toute son importance d'un point de vue tactique. Les Ecossais n'arrivèrent jamais jusqu'à York et enfin, la "Prima nocte" était une loi que le roi Edouard 1er n'a jamais imposé car il aurait alors perdu l'appui de certains nobles écossais.
En réalité, Wallace a bien gagné quelques grandes batailles contre les Anglais, et nottamment Stirling Bridge où les Anglais virent 3000 de leurs soldats mourir au combat, mais il a aussi été sévèrement défait, le 22 juillet 1298 à Falkirk où les Ecossais perdirent deux mille hommes.
Cette date marque la fin de l'épopée de Wallace qui avait commencé en août 1297... Après la défaite à Falkirk, Wallace, hors-la-loi, part quelques temps en France avant de revenir. Il sera capturé à Glasgow en 1305 avant de mourir pendu, écartelé et étripé à Londres. Robert le Bruce mènera les Ecossais à l'indépendance en 1314...
Donc, on le constate que Mel Gibson a pris de très larges libertés avec l'histoire. C'est quelque peu dommage mais l'essentiel reste présent. Ainsi, il élève réellement au rang de mythe le personnage de Wallace (grâce à son excellente interprétation). On retrouve d'ailleurs beaucoup de choses qui font le cinéma de Gibson à l'heure actuelle. Ainsi, lors de la scène de l'exécution, assez fidèle à la vérité historique, hormis le fait qu'il n'y avait pas d'amis de Wallace présents, on retrouve une sorte de déification du personnage. Une sorte de parallélisme avec le personnage et les souffrances que Jésus Christ a vécu lorsqu'il a été cruxifié. On retrouve également cette violence. Le sang coule à flots, les membres arrachés par les lames des épées et les jambes qui volent sous le coup tranchant d'une hache sont montrés à l'écran. Le sang gicle même sur la caméra. La retranscription de la violence des batailles de l'époque est assez réaliste. On constate d'ailleurs que la réalisation ne souffre d'aucun défauts majeurs. Enfin, on est réellement pris par la musique signée par James Horner et par l'ambiance sonore qui se dégage du film.
On notera, pour dernière info, que les seconds rôles sont bons même si on se demande l'utilité du personnage de Sophie Marceau (qui rappelons-le, ne rencontra jamais Wallace) à part sûrement le fait que même du côté ennemi, on le glorifiait. Sinon, ils restent tous en-deçà de la performance de Mel Gibson.
D'un point de vue cinématographique, le film est une réelle réussite dont seules quelques invraissemblances scénaristiques viennent en diminuer la qualité. Les Oscars ne s'y sont pas trompés et récompensèrent le film de cinq statuettes, à savoir meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure photographie, meilleur maquillage et meilleut montage d'effets sonores. Une oeuvre réussie donc, en dessous de La Passion du Christ et de Apocalypto dans le traitement thématique mais déjà la preuve que Gibson avait tout d'un grand derrière une caméra...