Sorti – un peu dans l’indifférence générale – dans les salles belges la semaine dernière, ce premier long-métrage d’Andy Serkis n’est pas dénué de qualités. En choisissant de raconter cette histoire inspirée de faits réels, le réalisateur livre un regard d’une grande justesse, et d’une infinie tendresse, sur l’amour dans ce qu’il a de plus transcendant. Sans l’amour inconditionnel de sa femme, et l’amitié indéfectible de son entourage, nul doute en effet que la vie de Robin Cavendish aurait été tout autre. Afin d’éviter de sombrer dans le drame le plus total, le cinéaste a toutefois la bonne idée d’insuffler au récit de nombreuses touches d’humour, celles-ci désamorçant souvent avec efficacité tout excès de pathos. En outre, sans jamais occulter le caractère dramatique de la situation (certaines séquences sont terriblement poignantes), il offre aussi un traitement particulièrement positif à l’histoire, presque comme s’il s’agissait d’un conte de fées. Alors certes, les spectateurs les plus cyniques auront certainement du mal à voir dans ce parcours atypique davantage qu’un drame romantique un peu naïf et mielleux, mais pour les autres, le film risque assurément de ne pas vous laisser indemne.
Bien que l’histoire se laisse suivre sans déplaisir, et que les personnages se révèlent globalement plutôt attachants, l’ensemble peine cependant à véritablement passionner. La faute à un récit sans grandes surprises, dévoilant très tôt ses enjeux et son issue. Heureusement, le film peut compter sur l’engagement permanent des acteurs pour maintenir l’intérêt en toute circonstance. Si Andrew Garfield fait à nouveau des merveilles dans un rôle franchement loin d’être évident sur le papier, c’est cependant ici surtout Claire Foy qui marque les esprits. D’une justesse incroyable, l’actrice britannique met parfaitement en valeur cette épouse aimante et dévouée. Par sa retenue, sa sensibilité et son élégance, elle s’impose comme le cœur du film, le personnage par qui l’essentiel des émotions transitent. A quelques exceptions près, la mise en scène se révèle, quant à elle, assez classique, faisant correctement le travail sans pour autant donner une véritable amplitude au projet. D’un point de vue purement technique, on appréciera toutefois pour terminer la beauté de la photographie de Robert Richardson, l’image étant absolument splendide du premier au dernier plan.
En définitive, avec Breathe, Andy Serkis signe donc un premier long-métrage, certes perfectible, mais néanmoins rempli de bonnes intentions. Porté par une histoire prenante et un casting irréprochable, Claire Foy en tête, le film séduit par sa tendresse, sa justesse et son émotion brute. Trois paramètres qui atténuent joliment les quelques défauts dont souffre l’ensemble.
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