Suicide Club
Entre 2007 et 2012, 79 habitants de Bridgend – des adolescents pour la plupart - se sont donné la mort. Ces évènements ont attiré l’attention du documentariste danois Jeppe Rønde, qui a étudié...
Par
le 8 déc. 2015
3 j'aime
2
(...) Dernier film de la compétition, Bridgend du danois Jeppe Rønde raconte l’histoire d’une jeune fille qui emménage dans le conté de Bridgend avec son père, un officier de police attendu en renfort pour résoudre une affaire des mystérieuses, une vague de suicide qui touche petit à petit tous les jeunes du coin. Le long-métrage est inspiré d’un macabre fait divers qui a eu lieu sur ses même lieux de tournage, de janvier 2007 à février 2009, et dont le triste bilan s’éleva à 25 morts, tous âgés de 13 à 17 ans. Les premier plans du film posent un décor humide et hypnotique, dans lequel la lourdeur et l’évocation des paysages a l’air déjà chargé d’une véritable histoire, celle d’un lieu replié sur lui-même qui essaye de garder ses secrets. La mise en scène élégante et la cinématographie atmosphérique confère au film une pure puissance visuelle en donnant l’impression d’avoir atteint l’essence même d’un espace géographique unique, cristallisant à la fois l’idée d’un temps trop court et d’un infini trop long. L’angoisse qui naîtrait de ce gouffre résonne alors avec la fragilité de ces adolescents que personne ne veut écouter ni comprendre. La plus grande force du long-métrage réside dans la douceur apparente avec laquelle il caractérise les personnages, ne donnant jamais l’impression de les accuser de quoi que ce soit, mais en soulignant ce gouffre qu’ils essayent de combler grâce à l’alcool, le sexe ou l’amitié. En ayant choisi l’artiste Mondkopf pour la musique, le réalisateur renforce l’atmosphère sombre et humide de son film, grâce à des tracks sombres qui sonnent comme la musique occulte d’une forêt hantée par le doute et le macabre. De plus, Jeppe Rønde ne cherche jamais la facilité, et n’a donc jamais l’air de se positionner en un quelconque psychologue, évitant ainsi le piège d’une explication rationnelle qui aurait enlevé toute magie à ce long-métrage unique et désespéré. Au final, Bridgend est un film ultra romantique, qui puise ses références aussi bien dans la peinture allemande de Friedrich que dans les fictions romantiques de Victor Hugo ou Balzac. Le film est habité alors de passions humaines et de mélancolie, et déploie un éventail d’émotions qu’il laisse au spectateur le choix d’embrasser, mais je défie le moins empathique de nous de ne pas sombrer face à la beauté évocatrice de certaines séquences. Une conclusion majestueuse à cette compétition internationale qui nous aura servi des moments de grâce cinématographique que l’on est pas prêt d’oublier. (...)
Tiré du journal du festival du PIFFF 2015 : lire l'article entier sur mon site...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2015 et Le PIFFF 2015 de Mauvais garçons et Films de genres...
Créée
le 30 déc. 2015
Critique lue 578 fois
D'autres avis sur Bridgend
Entre 2007 et 2012, 79 habitants de Bridgend – des adolescents pour la plupart - se sont donné la mort. Ces évènements ont attiré l’attention du documentariste danois Jeppe Rønde, qui a étudié...
Par
le 8 déc. 2015
3 j'aime
2
Sara arrive avec son policier de père dans la petite ville de Bridgend. La localité est traumatisée par une vague de suicides d'adolescents. Le film s'inspire de faits réels : entre 2007 et 2012, 79...
le 19 juin 2018
1 j'aime
(...) Dernier film de la compétition, Bridgend du danois Jeppe Rønde raconte l’histoire d’une jeune fille qui emménage dans le conté de Bridgend avec son père, un officier de police attendu en...
le 30 déc. 2015
Du même critique
(...) le parrain de la geek culture mondiale Kevin Smith est à l’honneur ce soir, pour son dernier film Tusk, délire horrifique dans la lignée du géniale The Human Centipede de Tom Six. J’attendais...
le 30 nov. 2014
18 j'aime
9
Après un premier film délicieux, on enchaîne avec celui que j’attends aujourd’hui, le premier du thème principal du festival cette année Les Singulières. Black Moon de Louis Malle, est un film rare,...
le 9 avr. 2016
9 j'aime
1
(...) Après la compétition internationale de courts-métrages, la journée continue avec l’avant-dernier film en compétition, Don’t Grow Up de Thierry Poiraud, un film français en langue anglaise...
le 30 déc. 2015
8 j'aime