Bridgend
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Bridgend

Film de Jeppe Rønde (2015)

Romantisme hypnotique et électronique...

(...) Dernier film de la compétition, Bridgend du danois Jeppe Rønde raconte l’histoire d’une jeune fille qui emménage dans le conté de Bridgend avec son père, un officier de police attendu en renfort pour résoudre une affaire des mystérieuses, une vague de suicide qui touche petit à petit tous les jeunes du coin. Le long-métrage est inspiré d’un macabre fait divers qui a eu lieu sur ses même lieux de tournage, de janvier 2007 à février 2009, et dont le triste bilan s’éleva à 25 morts, tous âgés de 13 à 17 ans. Les premier plans du film posent un décor humide et hypnotique, dans lequel la lourdeur et l’évocation des paysages a l’air déjà chargé d’une véritable histoire, celle d’un lieu replié sur lui-même qui essaye de garder ses secrets. La mise en scène élégante et la cinématographie atmosphérique confère au film une pure puissance visuelle en donnant l’impression d’avoir atteint l’essence même d’un espace géographique unique, cristallisant à la fois l’idée d’un temps trop court et d’un infini trop long. L’angoisse qui naîtrait de ce gouffre résonne alors avec la fragilité de ces adolescents que personne ne veut écouter ni comprendre. La plus grande force du long-métrage réside dans la douceur apparente avec laquelle il caractérise les personnages, ne donnant jamais l’impression de les accuser de quoi que ce soit, mais en soulignant ce gouffre qu’ils essayent de combler grâce à l’alcool, le sexe ou l’amitié. En ayant choisi l’artiste Mondkopf pour la musique, le réalisateur renforce l’atmosphère sombre et humide de son film, grâce à des tracks sombres qui sonnent comme la musique occulte d’une forêt hantée par le doute et le macabre. De plus, Jeppe Rønde ne cherche jamais la facilité, et n’a donc jamais l’air de se positionner en un quelconque psychologue, évitant ainsi le piège d’une explication rationnelle qui aurait enlevé toute magie à ce long-métrage unique et désespéré. Au final, Bridgend est un film ultra romantique, qui puise ses références aussi bien dans la peinture allemande de Friedrich que dans les fictions romantiques de Victor Hugo ou Balzac. Le film est habité alors de passions humaines et de mélancolie, et déploie un éventail d’émotions qu’il laisse au spectateur le choix d’embrasser, mais je défie le moins empathique de nous de ne pas sombrer face à la beauté évocatrice de certaines séquences. Une conclusion majestueuse à cette compétition internationale qui nous aura servi des moments de grâce cinématographique que l’on est pas prêt d’oublier. (...)


Tiré du journal du festival du PIFFF 2015 : lire l'article entier sur mon site...

VictorTsaconas
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le 30 déc. 2015

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Victor Tsaconas

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