Bright Star est le genre de film captivant auquel on adhère sans même s'en rendre compte.
On est là, on se dit que la fille est pétillante bien qu'un peu peste, que le poète est séduisant et ne compose pas trop mal, que les costumes ont l'air d'époque, les images aussi avec de jolis clairs-obscurs propres à la période romantique... Quand tout à coup, on est éblouit par la beauté de l'ensemble.
Et on ne pense plus du tout aux ficelles : on est happé par le film.
Les images du printemps et les prémisses de la passion liant le jeune poète à sa voisine ont achevé de me convaincre. Et toujours cette nature, cette idée du beau, cette ambivalence entre amour passionné mais chaste, cette grâce et ces quelques vers de poèmes qui nous rattachent à la rêverie romantique.
Sous des costumes conventionnels et une morale bien pensante de début du XIXème, Bright Star est en fait un film plein de fureur.
Maintenant que j'ai séché mes larmes, il ne me reste plus qu'à m'intéresser à la poésie de Keats.
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Correspondance de John Keats à Fanny Brawne:
"Demandez-vous mon amour si vous n’avez pas été cruelle de m’avoir ainsi envoûté et privé de ma liberté. Quant à moi je ne sais comment exprimer ma dévotion pour une si belle créature. Il me faut un mot plus éclatant qu’éclat, un mot plus beau que beauté. Je rêve que nous sommes des papillons ayant à vivre que trois jours d’été, avec vous ces trois jours seraient plus plaisants que cinquante années d’une vie ordinaire. "