Bright Star, un rayon de soleil.
C'est une histoire d'amour, une histoire poétique et, de poésie, c'est l'Angleterre du début du XIXème siècle, des paysages sublimes, des costumes magnifiques et une image magique.
Je suis un peu désappointée quand je lis tant de critiques qui déplorent un côté "niais" dans le film ; tout simplement, parce que je n'ai pas du tout le même avis.
Chaque scène est empreinte de poésie. Il y a toujours quelque chose, que ce soit une ombre, un mouvement, un regard, une parole ou une pleine réplique, qui respire la justesse et l'attention délicate de la réalisatrice accordée aux détails. Et ces détails sont plus parlants que nombre de mots.
J'aime particulièrement l'évolution de la relation de Fanny et John, les personnages principaux. Une évolution presque imperceptible jusqu'au moment où elle devient éclatante. L'intimité n'est qu'esquissée, ce qui ne rend leur attachement que plus grand.
Le résultat est lumineux et sincère. Quant à Abbie Cornish et Ben Whishaw, on sent une vraie implication de leur part, ils croient en leurs rôles, et portent l'histoire.
Bright Star ou l'effet d'une bouffée d'air frais.
C'est une histoire d'amour, mais de mon point de vue jamais le film ne bascule dans la mièvrerie. Ce qui est beau avec Bright Star, c'est la suggestion. Nombre de scènes s'arrêtent en effet à un moment où c'est le spectateur qui est invité à imaginer les évènements. Et dieu sait à quel point j'aime quand on m'invite à laisser vagabonder mon imagination, car c'est ainsi que je peux pleinement savourer les quelques instants suivant la fin du film, vous savez, ces secondes où l'on se demande dans quelle époque on vit, et si on a toujours sur nous ces vêtements d'époque et le vent dans nos cheveux...
Vous me direz alors, pourquoi pas 1o ? Pourquoi pas dix, parce que, quel que ce soit le film, chef d'oeuvre ou moins bon, j'ai une sainte horreur des fins "textes", fond noir et écriture blanche, où on nous raconte ce que sont devenus les personnages. Et ici, le "elle ne quitta jamais sa bague, etc etc", c'est affolant. En fait, il y a une chose qui peut être qualifiée de naise dans ce film : le texte écrit final qui nous est imposé.
Pourtant, la fin, la vraie, est si belle ! Le poème dit par Fanny, le plan sur elle, tout, tout est beau ! Je conseille à tous de s'arrêter après ça. Les dix secondes restantes donnent un goût amer.
En résumé, il faut avoir l'envie de laisser son esprit s'envoler au rythme des rimes et des silences, car si l'on parvient à capter le fil du film, à s'imprégner de son ambiance, le voyage devient magique et fascinant.