Adaptation d’une histoire de souris devenues intelligentes (Mrs Frisby and the Rats of NIMH) qui ont développé une société techno-magique d’inspiration médiévale mais au 20e siècle. Avec les équipes de Don Bluth et la musique de Jerry Goldsmith, on dirait un film de fantasy inspiré de Redwall ou même d’histoires contemporaines plus tristes comme Plague Dogs et Watership Down (l’un parlant de peste et de tests sur animaux, l’autre de dérives autoritaires jusque dans les terriers de petits animaux).
Après, c’est sûr qu’on a l’impression d’avoir loupé un épisode intéressant, vu que l’action se passe 4 ans après que les rats et les souries aient quitté le labo de NIMH. Et ça peut paraître étonnant une histoire pas concentré sur l’héroïque Jonathan Brisby (qui a sauvé des vies et permis le développement de la société techno-magique) mais sur son épouse qui veut sauver ses enfants. D’un autre côté, ça rend l’histoire originale car donnant le point de vue d’une mère impliquée dans des intrigues magiques et même des complots politiques.
Après, c’est sûr qu’elle est aussi active que Jen de Dark Crystal, et que son rôle se cantonne surtout à être là au bon endroit au bon moment, et récompenser sa bravoure (avertir les Rats de NIMH du danger et tenter de sauver ses petits quand ça paraît vain). On comprendrait que certains spectateurs auraient préféré une histoire concentrée sur Jonathan, mais sa femme mérite aussi sa propre aventure. Et puis elle fait toujours mieux que Jeremy le corbeau, qui limite ne sert pas à grand-chose sauf à s’incruster et montrer le fétiche des scénaristes et animateurs en matière de shibari (le bondage japonais avec des cordes) XD
Si ce sont souvent la musique et les décors détaillés qui font aussi les succès des animations Don Bluth, faut pas négliger les autres personnages non plus. Ils sont d’ailleurs assez nuancés, ce qui ajoute du charme épique à l’ensemble. Il y a bien sûr des personnages de droiture pure comme Justin, et d’autres de pleine méchanceté Jenner (qui veut instaurer la dictature de la "société de consommation", quoique ça veuille dire dans le contexte de sociétés techno-magiques d’inspiration médiévales peuplés de rongeurs anthropomorphiques).
Mais ils sont contrebalancés par soi des alliés bons mais méfiants ou grincheux (même Tatie Musaraigne est un meilleur perso que Jeremy d’ailleurs, en plus elle sauve aussi Mme Brisby alors qu’elle crachait sur ses enfants), soit par des sbires qui se repentent vite et tuent le vilain quand celui ne peut pas être raisonné. On ajoute aussi le Grand Hibou et le rat Nicodemus. Les deux étant vieux, barbus et avec des verrues et un savoir druidique, on pourrait limite croire qu’il s’agit de deux facettes de la même personne.
Disons qu’ils apportent une ambiance de sorcellerie à l’ensemble, déjà que la science est présentée comme surnaturelle vu comment elle développe les facultés des rongeurs (alors que Mme Brisby est censée être à peine lettrée en comparaison). Ils vont même créer un bijou magique rouge et doré qui peut soulever des maisons enfouies dans la boue pour les ramener où il faut. Bien que ça fasse un peu trop deus ex machina facile, en même temps ça te donne envie d’en savoir plus sur la société des Rats de NIMH, sur leur magie et sur cette pierre.
Mais comme ils partent pour la Vallée de Thorn à la fin et que le labo de NIMH ne les retrouve jamais, c’est très dommage qu’on n’ait pas eu plus de développement là-dessus. Mais la très mauvaise suite animée La Légende de Brisby concentrée sur Timothée Brisby ne répond pas vraiment à ça. À savoir qu’il existe une suite du roman original (R-T, Margaret, et les Rats de NIMH) mais elle semble plus concentrée sur les humains. Du coup, je pense que même une préquelle sur le mari Jonathan ne serait pas une bonne idée.
Au fond, c’est peut-être pas mauvais d’avoir une histoire sur Mme Brisby même si ça veut dire ne pas en avoir plus sur les autres rats de NIMH. Au moins, cette histoire donne de la dignité à une mère ordinaire en lui donnant une aventure pour le but noble de sauver des enfants et des innocents.