Brisby et le Secret de NIMH
7.5
Brisby et le Secret de NIMH

Long-métrage d'animation de Don Bluth (1982)

Support: Bluray


Il était temps que je vois le premier long-métrage de Don Bluth, celui qui l’a propulsé sur le devant de la scène de l’animation alors même que la place avait été laissée vacante par Disney, alors en pleine débâcle. Un réalisateur ayant débuté comme animateur sur La Belle au Bois Dormant, et dont les films ont bercé mon enfance tout autant que les aventures de Simba et Aladdin : Fievel, Rock-o-Ricko, Le Petit Dinosaure, et plus tardivement Anastasia. Tant d'œuvres à l’atmosphère si particulière qui venait complémenter l’imaginaire développé chez Mickey, qui avait repris du poil de la bête au début des années 90.


The Secret of NIMH ne dépareille pas du reste de la filmographie du cinéaste. Il juxtapose l'enfantin et l’adulte dans une histoire qui ne masque pas sa part d’ombre, tant dans les thématiques abordées que dans l’imagerie proposée. L’ouverture sur l’annonce de la mort de Jonathan Brisby, par la voix rauque d’un rat vilainement amoché par on ne sait quelle sorcellerie, dont les griffes acérées effleurent les pages d’un mystique grimoire, mettent directement le spectateur dans le bain. Le hibou à l’aura méphitique que tout la populace craint, le concept du NIMH qui traite frontalement de la cruauté infligée par les humains dans leurs élans spécistes, et les conséquences de celles-ci sur l’aliéné et menaçant Brutus, auront tôt fait d’ancrer le film dans un clair-obscur qui, même adulte, fait son petit effet. D’autant plus quand le travail d’animation sur la lumière, et donc les ombres, vient sublimer chacun des tableaux.


Tout juste regrettera-t-on l’intervention d’un deus ex machina magique qui tombe comme un poil de souris sur la soupe, et certaines séquences singulièrement tournées vers les bambins. Mais s’attarder sur ces écueils serait oublier l’audace (c’en était malheureusement une) de proposer comme héroïne une mère de famille veuve. Ce serait occulter la belle bande-son de Jerry Goldsmith. Et ce serait surtout faire l’impasse sur la beauté formelle de l’ensemble.


Merci Don, pour ces années de travail acharné.


Créée

le 17 oct. 2024

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Frakkazak

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