Britannia Hospital est une satire britannique réalisé par Lindsay Anderson, écrite par David Sherwin sur la musique (composée par Alan Price) de Rule, Britannia!... Un grand hôpital Britannique ou on trouve un savant fou qui se prend pour Dieu (le professeur Millar joué par Graham Crowden) qui veut créer l’être parfait (une créature nommée Genèse)... avec de son assistante très dévoué de corps et d'âme (le Dr. MacMillan jouée par Jill Bennett), alors que plus de la moitié du personnel est en Gréve (parmi les portes paroles il y a Miss Phyllis Grimshaw (jouée par Joan Plowright) et le cuisinier (en chef) Ben Keating (joué par Robin Askwith), alors que le Britannia Hospital est à la veille de fêter son 500e anniversaire... et recevoir toute la Royauté... Tandis qu’extérieurement, la foule gronde (provoquant émeutes et attentats), sous les ordres d'un activiste opposé au Régime faciste d'un chef d'état Africain (une sorte Idi Amin Dada) hospitaliser au frais du peuple Britannique... Britannia Hospital est le dernier d'une trilogie ayant pour protagoniste Michael Travis, interprété par Malcolm McDowell (If..., et Le Meilleur des mondes possible) lequel joue aux cotés de Mark Hamill (en grand fumeur de joins) un journaliste prêt a tout pour avoir un Scoop... Satire, conflit social et savant fou... tout le monde en prend pour son grade (Même la Reine mère n'est pas épargnée (son arrivée en cachette dans un cercueil a l’hôpital pour éviter d’être lyncher par la foule... est un morceau anthologique)... ainsi que les activistes (qui retourne leur vestes comme des girouettes) et les grévistes (leur revendications sont plus ou moins... absurdes)... Film satirique plus encore que film politique, Britannia Hospital met en scène un microcosme représentatif d'une société anglaise sclérosée, inégalitaire et à bout de souffle. La monarchie y est ridicule à force de protocole et d'apparat boursouflé ; la haute administration, incarnée par le responsable de l'hôpital (joué par l’excellent Léonard Rossiter (le Dr Vincent Potter), est prête à tout pour que l'anniversaire des 500 ans ait lieu ; les représentants syndicaux manipulent les masses mais font des concessions honteuses au premier avantage personnel acquis ; les médias font leur travail sans conscience, l'équipe officielle travaillant sans recul tandis que les indépendants ne sont que des mercenaires ; les manifestants rugissent après chaque mot d'ordre et se convertissent en foule incontrôlable ; le personnel lui-même n'échappe pas aux foudres d'Anderson, partagé entre des employés obséquieux et limite serviles et d'autres, indifférents à leurs missions et crispés sur des revendications bien souvent dérisoires.... Enfin bref, c'est à un véritable jeu de massacre à l'anglaise que l'on assiste, brutal mais avec le petit doigt en l'air, mélange étonnant de pompe surannée et d'extravagance débridée. A ce sujet, un passage particulièrement réussi fait plonger le métrage dans une horreur aussi visuelle que réjouissante : Millar, le nouveau Frankenstein, se prend pour Dieu mais Dieu a horreur de la concurrence, c'est bien connu.... Anticipation et politique-fiction, horreur et satire sociale, "Britannia Hospital" est tout cela à la fois, et le tout relevé d'un humour so british et punk... Un pur régal du politiquement incorrect.