Assis autour d'une table, quelques artistes new-yorkais boivent un verre et évoquent quelques souvenirs dont l'un sur Danny Rose, un imprésario maladroit et ringard qui tentait d'imposer ses poulains partout où il pouvait...
Toujours à ce point prolifique et au rythme d'un film par an, à peu près, Woody Allen sort en 1984 Broadway Danny Rose, où il retrouve pour la troisième fois sa muse (et compagne) de l'époque, Mia Farrow. On le retrouve à nouveau dans un rôle de petit juif chétif et maladroit qui va se retrouver au beau milieu de péripéties qui le dépassent complètement, ici autour de la maîtresse d'un crooner italo-américain dont il est l’imprésario. Comme souvent, c'est un vrai plaisir de le retrouver dans ce genre de rôle où finalement il ne lasse jamais vraiment tant il arrive à le rendre sympathique, marrant et même attachant.
Ici, il tourne dans un noir et blanc assez élégant, allant à merveille avec le ton mélancolique qu'il donne à son oeuvre. L'histoire est aussi drole qu'elle est invraisemblable, nous emmenant dans toutes sortes de péripéties qui ne vont qu'obscurcir le sort de cet imprésario qui a toujours tout fait pour éviter ce genre d'ennui. Broadway Danny Rose lui permet aussi d'un peu plus revenir vers ses origines, à savoir les music-halls et planches new-yorkaises. C'est bien maîtrisé, sans temps mort ou faute de rythme et vraiment plaisant avec quelques séquences vraiment drôles, sans non plus être transcendant et au même niveau que d'autres films du cinéaste new-yorkais.
En plus de la qualité d'écriture, que ce soit dans les personnages ou les gags, la réussite vient des interprétations. Si, comme à son habitude, Woody Allen est impeccable dans ce genre de rôle, bien souvent irrésistible, c'est Mia Farrow qui tire son épingle du jeu, exquise à souhait dans ce rôle de blonde vulgaire. Les seconds rôles participent aussi à la réussite et au charme qui se dégage du film, à l'image de Nick Apollo Forte dans un rôle qui a d'abord été proposé à Sylvester Stallone.
Si dans l'immense et riche filmographie de Woody Allen, on peut trouver un peu de tout, celui-là se situe dans ses films qui, sans être forcément mémorables, sont vraiment plaisants et dont il est bien difficile de bouder son plaisir.