Road-movie pour le moins original, Broken Flowers s'amuse à son petit rythme avec le temps et la destinée parfois ironique de tout un chacun...


Don Johnston - avec un t - vient de rompre avec sa blonde d'au moins 20 ans sa cadette... Ce Dom Juan quinquagénaire et laconique, dont on se demande encore ce qui peut bien faire craquer les femmes en dehors de son portefeuille bien garni depuis ses succès professionnels dans l'informatique, souhaite alors se résigner à sa vie solitaire de célibataire endurci. Tout de joggings vêtu (un noir ou un vert du même modèle) Don passe alors son temps vautré dans son canapé à écouter de la musique déprimante...


Mais un jour, Don reçoit une lettre anonyme tout de rose colorée lui révélant l'existence d'un fils de 19 ans. La tuile. Son seul ami, un voisin père de cinq gosses cumulant trois boulots à la fois et ayant arrêté la tabac puisqu'il ne fume plus que de la weed, va tout faire pour motiver cette loque à bouger son gros derrière pour qu'il parte à la rencontre des possibles mères de ce fils... Mais comme les cordonniers sont les plus mal chaussés, Don ne possède pas d'ordinateur - et donc pas d'accès internet. Son voisin Wilson va donc planifier tout un road-trip jusqu'à le convaincre de prendre la route et les airs, un CD gravé par ses soins et un bouquet de fleurs roses à la main...


Jim Jarmusch réalise un film très lent que Bill Murray portera miraculeusement on ne sait encore trop comment... Son personnage n'est pas motivé pour un poil et ça se voit : il fait tout le temps la tronche, propose des yeux de cocker dessous ses lunettes de soleil, et parle donc très peu... En même temps, cette attitude négative permettra probablement de mieux apprécier ses différentes retrouvailles et le devenir de "cinq moins une" de ses ex-petites amies... Il ira de surprise en surprise, même si celles-ci se révèleront aussi caricaturales que désenchantées.


Les fleurs se gardent, les fleurs se fanent, les fleurs reviennent, les fleurs cassent aussi parfois, mais Broken Flowers peut compter sur de très bons dialogues et une excellente construction jusque dans un final émouvant, où l'obsession du père finira par rattraper son hôte un peu moins lymphatique, lui qui se voulait pourtant si détaché de ce genre de "chose" au début... Un film tendre et mélancolique.

RimbaudWarrior
7
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le 19 nov. 2015

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RimbaudWarrior

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