Michael Peterson, face à la caméra, raconte sa propre vie. Une vie où, dans l'Angleterre des années 70, dévastée socialement, il a dû s'imposer avec ses poings. Et, sous son "nom de guerre" de Charles Bronson, il va devenir un des prisonniers les plus connus du Royaume-Uni, et un des plus dangereux.
Racontée comme cela, on peut se dire que ce film va être brutal, saignant, castagnant. Oui...
Mais il y a bien d'autres choses dans ce Bronson. En particulier un réalisateur qui a décidé de désamorcer la violence de son film par une mise en scène très spéciale. Refus du réalisme, musique décalée qui annihile la violence des images, humour. Tout cela permet de faire une œuvre originale, surprenante, inattendue, et d'échapper à la simple succession de bastons.
Si le film s'était résumé à cela, ç'aurait été sympa mais un peu vain, un exercice de style aussi gentil qu'inutile. Mais le film va encore plus loin : Bronson, c'est l'histoire d'un homme qui transforme sa vie en œuvre d'art. Dans la lignée d'un Peter Greenaway, Nicolas Winding Refn mélange les genres artistiques. Théâtre, cinéma, musique, peinture, sculpture, danse, le film multiplie et imbrique les formes d'expressions artistiques.
Et puis, il y a Tom Hardy. Exceptionnel, stupéfiant, déroutant, il fait un véritable one man show. Au point d'éclipser les autres acteurs (mais il faut bien avouer que les autres rôles ne sont que des ombres).
En conclusion, une sorte d'exercice de style un peu vide mais fort agréable à regarder.