Si Bringing Down the House est une bonne surprise, c’est parce qu’il ne cesse de jongler avec les clichés de représentation de l’homme blanc et de la femme noire, partant d’une ségrégation stricte qui fait de Peter le cadre lambda noyé dans son travail et de Charlene l’ancienne détenue à peine sortie de prison, pour atteindre un partage et un attachement authentiques. Chacun des personnages campe un type, concentre en lui des idées reçues qui sont celles de l’inconscient collectif américain ; et ce n’est que dans le conflit et le choc des cultures que s’opère une redistribution de ces caractérisations stéréotypées, allant jusqu’à transformer le cadre moyen en danseur hip-hop pour une séquence en boîte de nuit hilarante. De plus, l’apprentissage se double d’une greffe comique, Peter adoptant un jeu emprunté à Charlene, et réciproquement. Adam Shankman pense donc la relation entre ses deux protagonistes comme un choc comique qui permet au burlesque d’éclore ; pensons à cette séquence de dîner au cours duquel la riche héritière partage ses souvenirs teintés de nostalgie d’une jeunesse sudiste passée dans les champs de coton avec ses esclaves ; séquence grinçante, séquence osée, séquence réussie.
Le Long métrage bénéficie d’ailleurs de deux comédiens en pleine forme : Steve Martin et Queen Latifah constituent un duo détonant et attachant, qui aurait peut-être pu s’engager sur le terrain des sentiments et de l’amour véritable. En lieu et place, une clausule plutôt sage, quoique les dreadlocks tressées à Eugene Levy s’avèrent fort amusantes ! Pour une comédie un peu plan-plan, mais rigolote et pas si inoffensive que ça.