Combat avec code d'honneur
Tokyo, quartier d'Asakusa. 1947. Dans une ville qui ne s'est pas encore reconstruite, un clan de yakuzas bienveillants sous la direction d'un boss de l'ancienne école, protège et approvisionne les...
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le 18 sept. 2024
Tokyo, quartier d'Asakusa. 1947. Dans une ville qui ne s'est pas encore reconstruite, un clan de yakuzas bienveillants sous la direction d'un boss de l'ancienne école, protège et approvisionne les commerçants miséreux d'un marché à ciel ouvert. Mais un gang rival convoite le terrain sur lequel se situent les échoppes. Beaucoup moins réticents à la violence, ils n'hésiteront pas à faire couler le sang pour parvenir à leurs fins et menacer l'équilibre précaire qui prévalait jusque-là...
Lorsque la Toei lance la série des Shôwa Zankyô-Den en 1965, le genre yakuza chevaleresque (ninkyo-eiga) est déjà très populaire, mais le succès du film de Kiyoshi Saeki lui fera atteindre de nouveaux records de popularité qui porteront la série sur 9 épisodes, tous mettant à l'honneur Ken Takakura dans le rôle principal. Ce qui distingue ce premier volet de la production de l'époque est l'effort porté sur l'écriture et l'attention au moindre détail. La galerie de personnages, loin de simplement "faire le nombre", révèle des histoires intéressantes. Seiji (Ken Takakura) le fils prodigue revenu à temps pour sauver l'honneur de la famille. Ryô Ikebei, le voyageur au charisme dingue. Goro (Tatsuo Umemiya), un ancien pilote rescapé de la guerre et de ses escadrons kamikazes. Michiyo (Ryuko Mizukami) la prostituée qui succombera à la tuberculose. Le boss rival et sa sale gueule. Les commerçants victimes d'intérêts qui les dépassent. Il n'y a pas un détail de trop. Plus qu'un banal film de gangsters c'est véritablement une chronique d'une époque en transformation, une période difficile que d'autres que Saeki avaient déjà formidablement dépeinte. On se souvient des images du Tokyo de l'immédiat après-guerre et de son marché noir ou de la prostitution dans les œuvres de Kurosawa, Naruse et Mizoguchi, des ravages de la tuberculose dans L'Ange ivre ou Le Duel silencieux, entre autres.
Malgré une photographie assez terne (en comparaison au volet suivant) et un rythme plutôt calme (jusqu'à la dernière séquence), pour toutes ces raisons on ne s'ennuie pas une seconde et au-delà du rôle phare tenu par le très populaire Takakura, on comprend aisément comment cette œuvre a séduit le public et s'est imposée dans un genre pourtant très fécond.
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Créée
le 18 sept. 2024
Modifiée
le 25 sept. 2024
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