Moins axé sur les yakuzas que les trois volets précédents, on suit ici les déboires d'une confrérie d'artisans et de charpentiers qui doit faire face à la prédation d'un gang de yakuzas souhaitant s'accaparer un juteux marché de construction.
Véritable chronique du quartier d'Asakusa au début de l'ère Shôwa, ses petits métiers et leurs codes, les traditions, les règles qui rythmaient la vie quotidienne. Un équilibre qui sera menacé par des hommes sans honneur prêts à tout pour écraser la concurrence. Comme dira l'un de ces voyous :
Le capitalisme, c'est les loups qui se mangent entre eux !
Makino est un vétéran de l'industrie cinématographique. Il a réalisé son premier film à 18 ans seulement en 1926 (!) et a connu une carrière prolifique dans le jidai-geki avant de suivre le tournant de la Tōei dans les années 1960 et de réaliser des yakuza-eiga, en particulier la série des Nihon kyōkakuden (La Légende des yakuzas).
Ce film apporte un peu de fraicheur dans une série qui n'en manquait déjà pas, bien que la trame amène souvent à la même issue inévitable : la justice par le sabre. Mais on appréciera les ressorts narratifs, le portrait d'un système corrompu et surtout cette chronique d'une époque empreinte de nostalgie, celle du Japon d'avant-guerre.