Bubulles de l'espace

Bubble s'inscrit dans l'ère du temps, on pourrait y voir un mélange savoneux de Makoto Shinkai et Mamoru Hosoda sans pour me déplaire car j'aime beaucoup certaines oeuvres des réalisateurs nippon du moment, voir j'adule Your Name de Shinkai. Et Bubble ne déroge pas à la règle et n'innove en rien son médium. Une œuvre de fans des deux réalisateurs qui ne restera pas mémorable par son côté impersonnelle. Je dis pas ça pour rien car j'en ai retenu qu'une seule vrai chose durant tout le visionnage : Bubble c'est le Belle de Netflix. Pour rappel, Belle est le dernier long-métrage de Mamoru Hosoda, sorte de revisite du conte de la Belle et la Bête aux pays des pixels et des cartes graphiques. Bubble c'est les même qualités et défauts de Belle.

Déjà, oui, c'est beau. C'est de toute beauté. Les couleurs sont remarquables et on est pris dans un tourbillon d'animation exemplaire qui n'aurait pas été de trop dans les salles de cinéma d'ailleurs. A certains moments les visages des personnages (le duo Madame Bulle et Monsieur Cliché de personnage principal de mec tout seul mais avec un talent incroyable) sont dessinées d'une façon à couper le souffle. Mais malheureusement le scénario n'en est pas à la hauteur. C'est trop superficiel, rien n'est vraiment détaillé et on ajoute des intrigues inutiles comme le groupe des chaussures à eau et leur vidéos qui servent à rien. La course avec eux ne donne aucun cœur au film, on les reverra pas du film et tant mieux. Cela nous donne un rythme inégal qui nous donne l'impression d'aller trop vite puis d'aller trop lentement. Et ce n'est pas le héros Hibiki qui va nous subjuguer. Il est plat, sans intérêt puisque cliché. Il est le plus fort de tous, il est seul, il aime pas les autres gens bref un vrai petit Sasuke. Mais il y a Uta, la fille bulle. Alors on ne sait rien d'elle et tant mieux. Son mystère qui en fait son adn et son air d'Earth Chan donne de l'âme au film. Ce mystère, ce trou dans le scénario qu'est l'existence et l'origine des bulles est vital. Il donne assez de confusion et de suspens pour attirer le spectateur dans cette nouvelle version de La petite sirène. On se fiche de savoir plus sur "l'autre monde" on s'intéresse à la relation voué à l'échec des deux protagonistes. Une lecture pertinente avec son propos sur la vie.

Le film donne les bases pour se demander qu'est ce que la vie ? Simple question certes (non). Car ici les émotions émanent de bulles voir même l'intelligence. Mais ce propos n'est d'ailleurs que trop peu approfondi. Tout comme son envie de mettre la notion de tourbillon au milieu de tout. Le tourbillon qui donne vie à l'univers, celui qui la détruit ou celui la transforme. Même si c'est le tourbillon de l'amour qui fera vivre le film. Une vision un peu niaise de la vie qui donnera une fin toute aussi niaise au film.

J'ai tout de même passé un plutôt bon moment devant le film ne serait ce que pour son animation qui est fabuleuse. On est pour la plupart du temps emporté par le métrage. Pour certains, la niaiserie du film va gêner mais moi j'aime bien les tourbillons d'amour qui vont vivre, ceux qui donnent le la à nos vies.