Buddha's Palm
6.8
Buddha's Palm

Film de Taylor Wong (1982)

délire fantastico-bis ultra câblo-speedé et totalement psycho-fondu !

N'y allons pas par 4 chemins, pour moi, ça vaut un bon 8, mais je tente de rester objectif sur la note à défaut de l'être dans la critique... Oh pis non, finalement, je vais pas me gêner : tiens, prends çaaaa !!

La Shaw Bros fait difficilement face à la nouvelle vague Hongkongaise en ces débuts d'années 80 menés par la Golden Harvest et se lance notamment dans une dernière ligne droite de quelques wu xia pian fantastiques déjantés qui tentent de concurrencer la folie ambiante délivrée par les nouveaux réalisateurs en vogue tel Tsui Hark. La firme utilise ses moyens, ses équipes, ses décors en dur et pète un câble comme jamais, ici avec Taylor Wong qui adapte une série HK culte et ancestrale* et lance sur orbite une fusée psychédélique que personne ne pourra arrêter.

A l'arrivée, Buddha's palm est une pure bisserie comme je les aime, une ambiance totalement délirante dans des décors totalement surchargés et colorés avec 10 000 plans à la seconde, un montage à la tronçonneuse, des combattants qui volent dans tous les sens, font des trucs totalement psychés, etc. En bref, les combats déchirent de frénésie même si il n'y a à peu près aucune technique martiale sérieuse.

C'est du sous-Zu-like pour résumer. L'histoire est dingue mais aussi basique (des clans de techniques adverses qui doivent s'allier sans trop le vouloir pour exterminer un gros méchant, et au milieu, un jeune plein d'avenir, prétendant aux techniques les plus secrètes), et surtout, une tonne de protagonistes se bousculent au portillon, tous plus cinglés les uns que les autres. Il y a beaucoup trop de dialogues inutilement longs malheureusement et on s'ennuie lourdement parfois... voire souvent pour un esprit sain. Il y a aussi beaucoup trop de rayons qui sortent des mains et de pouvoirs à la dragon ball super bis mais c'est pas grave, c'est complètement barré.

Le générique nous plonge directement dans l'ambiance avec des vignettes de super-guerriers ancestraux à la chinoise (comprenez mal dessinés) et une bande son extra-terrestre et envahissante qui mixe chants de baleine et quatrième dimension. Une bande son qui ne faiblit pas durant tout le film et s'invite sans vergogne à chaque combat. Une grande démonstration bruyante (voire volontairement inaudible parfois) de synthé analogique "Vintage".

Un gentil dragon à 2 balles (et 2 gars dedans), Derek Yee en héros malgré lui puis imbattable, un Evil master super motivé qui rigole comme un sagouin, un autre maître qui scande son nom à chaque apparition (Lo Lieh !), un ennemi "foot monster" (Sek Kin !) qui allonge ses jambes sur 50m ou les rend énormes pour écraser tout le monde, des techniques de schtarbe à la pelle, etc, etc, etc, etc, etc.
Franchement, même un Wong Jing à côté, c'est limite tranquille. C'est du super speedé comme jamais, les plans vont vraiment à une vitesse folle, avec des sauts vrillés uber cheap dans tous les sens et un tas d'idées sorties d'un cerveau maniaque de fantaisie HK. Le tout est conté par une voix off de rigueur qui se permet de petits commentaires sur la légende et même sur l'action, à la manière des contes pour enfants. Les scènes s'enchaînent ainsi d'un seul coup d'un seul à grands renforts de cuts barbares, l'hallu parfaite.

Dommage que ça parle un peu trop et qu'il n'y ait pas une once de kung-fu réellement technique, mais les acrobaties délirantes, l'énergie omniprésente et la folie permanente y sont véritablement contagieuses.

En bref, Nullissime mais trop bon.

* La légende ancestrale de la paume de Buddha, technique de poing la plus puissante des arts martiaux, fut popularisée par une vieille et célèbre BD adapté par Ling Yun au cinéma en 1964 dans une tétralogie avec pour interprètes principaux Walter Tso et Sek Kin ainsi qu'un nombre énorme de personnages secondaires. Le rythme très élevé voire chaotique vient donc aussi de la tentative de résumer toutes les péripéties de la légende en un seul film couplée à une surdose d'action folle parfaitement typique de la période.
drélium
8
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le 10 nov. 2010

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drélium

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