Dans un style lent et plutôt loufoque, où kidnapper une jeune fille pour en faire son épouse le temps d'une journée n'est pas du tout malsain (voire glauque), cette comédie dramatico-romantique nous invite à suivre la sortie de prison plus qu' incongrue de Billy.
Dans le rôle de l'adulte à l'enfance difficile, dans une banlieue américaine moyenne, malaimé, aux parents peu attentionnés, si ce n'est pour le football (pas très original je l'avoue), Vincent Gallo réussi de façon assez convaincante à nous faire ressentir le malêtre de son personnage, le sentiment d'abandon et de rejet que chacun à déjà ressenti (même si nous n'avons pas tous un père qui tue le chien). La rencontre, disons peu habituelle, avec une Christina Ricci jeune et attentionnée mais tout aussi seule, semble suffire pour que les deux personnages remettent en question leurs choix de vie, s'appuyant l'un sur l'autre pour surmonter leurs propres démons (syndrome de Stockholm bonjour).
La mise en scène simple mais également le peu de fond musical permettent de créer un récit se voulant, visuellement parlant, au plus près de la réalité. Bien sûr, nous ne parlons pas ici de vraisemblance du récit, ce qui honnêtement ne serait pas rassurant. Il s'agit plus de comprendre l'évolution du personnage, grâce à quelques flash-back utilisés à bon escient, mais également de mettre en lumière LA rencontre, LA personne qui peut tout changer, pour qui l'on peut changer. Chaque personnage, très caricatural soit-il (ce que j'adore personnellement), met donc en avant un trait de caractère auquel nous pouvons tous nous identifier : manque d'affection, solitude, mensonge, égoïsme, détermination, rage, sensibilité, peur, amour, etc. Bref, une histoire, peu réaliste certes, mais qui ne laisse pas insensible les plus sensibles (comme moi vous l'aurez deviné) et qui fait sourire par la simplicité des personnages et de leurs émotions.