Mouais, pas tellement convaincue par ce "Bug" malgré une idée de base vraiment sympa et une gradation de la tension plutôt bien maîtrisée.
Shannon et Judd se donnent à fond dans des personnages dérangés et totalement en proie à leur délire, offrant des prestations endiablées et sans fausses notes.
Bonne ambiance, bons acteurs. Alors qu'est ce qui cloche?
Ben tout simplement que je n'ai pas vraiment cru à cette histoire...
La manière dont Peter, qui à la base semble juste timoré et un peu mou du bulbe, se met soudain à délirer sur les insectes m'a parue un peu brutale. Ça tombe du ciel comme ça, sans réels signes avant coureurs, d'un coup le type se met à 4 pattes sur son lit et décrète que la piaule est infestée de bestioles. Ok, soit, on peut se dire que le mec est complètement allumé et donc imprévisible, ça peut passer mais c'est limite.
Ce qui passe moins par contre, c'est la facilité avec laquelle Agnes rentre dans son trip. Si encore elle nous avait été présentée comme une épave, abrutie par l'alcool et la came et complètement crédule, mais non, elle est plutôt montrée comme une fille qui, malgré sa solitude et une hygiène de vie discutable, a du caractère et du répondant, du genre à tenir tête à un colosse dont elle sait qu'il va la cogner.
Pourtant, et sachant qu'ils se connaissent à peine, le type réussit à la faire adhérer quasi instantanément à son délire paranoïaque ... Il n'a même pas besoin de la travailler un petit peu, elle gobe son histoire tout de go. Ça ne tient pas debout!
La psychologie des personnages est pourtant assez bien étudiée dans un premier temps, on découvre leurs failles, leurs peurs... Puis d'un coup ça s'emballe, sans transition, trop vite, trop grossièrement, histoire d'aller au plus vite vers le spectaculaire et au mépris du bon sens. C'est donc là où le film devait devenir le plus intéressant qu'il perd justement tout son intérêt.
En tout cas ce bond scénaristique a largement cassé la crédibilité du récit en ce qui me concerne. Résultat, j'ai survolé tout ça sans jamais m'immerger malgré une ambiance anxiogène pesante et un final apocalyptique qui, en d'autres circonstance, aurait même pu être touchant.
Dommage, parce qu'avec plus de finesse et de réalisme... ah mais oui, j'avais oublié que c'était signé Friedkin! Au temps pour moi.... ;-)