🔴 Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes : https://youtu.be/MaTeJ7KGxe8
👉 Et s'abonner à cette chaîne Youtube où je publie régulièrement ces articles, pour n'en rater aucun ! 🔴
Un train, une bombe, et des humains pas franchement taillés pour l’héroïsme : Bullet Train Explosion fonce tout droit dans une tragédie sous tension. Entre l’acier, la sueur et les hurlements étouffés, Shinji Higuchi transforme un simple Shinkansen en labyrinthe infernal. Le film, derrière ses moteurs rugissants, chuchote une drôle de prière : que l’humain reste digne même en perdant les pédales.
Shinji Higuchi n’a pas sorti son grand tralala : ici, zéro surenchère, juste du brut. Caméra au ras du sol, regards captés au vol, ambiance presque étouffante — et parfois, on se demande si ce n'est pas nous, coincés dans ce fichu wagon 12, à supplier pour un peu d’air. Higuchi abandonne le spectaculaire clinquant pour mieux tripatouiller nos nerfs. On dirait du cinéma d'urgence, tendu comme un élastique trop vieux : ça grince, ça menace de lâcher, et pourtant ça tient.
Tsuyoshi Kusanagi (l’ingénieur Sakamoto, pas franchement Bruce Willis, mais mille fois plus crédible) impose une gravité douce, presque mélancolique. Ce type semble pouvoir réparer une locomotive d’une main et consoler une gamine de l’autre. Haruka Ayase, elle, dans le rôle de Natsumi, pilote ce train comme si sa vie en dépendait — ah bah tiens, c’est le cas. Chaque micro-expression sur son visage mérite un Oscar de l’endurance nerveuse.
Bon, soyons francs : y'a deux trois tunnels où le film rame un peu, hein. On attend, on souffle, et on regarde l'horloge — exactement ce qu'on voulait éviter dans un thriller ferroviaire. Et puis certains effets spéciaux... on a connu mieux. (On aurait dit un jeu PS2 sous amphètes, mais chut.)
Reste que Bullet Train Explosion évite le plus gros déraillement : celui du ridicule. Pas d’explosions hollywoodiennes outrancières, pas de super-héros au brushing impeccable. Juste des gens normaux, désespérément faillibles, en lutte contre des aiguilles qui tournent plus vite que leurs pensées.
Un film en forme de supplication mécanique.
Un drame qui hurle tout bas.
Un coup de klaxon désespéré lancé dans l’obscurité.
Et franchement ? Même s’il patine par endroits, il vaut mieux embarquer que rester planté sur le quai.