8/10, voilà ce que ça donne d'aller au cinéma et de prendre un ticket pour le film à l'affiche possédant la meilleure moyenne sur Sens Critique ! Démarche à renouveler...
Pourtant ce n'était pas gagné. J'y suis allé sans connaître le pitch, le thème, le genre, le réalisateur ou la nationalité du film. Et petit à petit la salle se remplit : personne en dessous de 55 ans, style global plutôt intello, plutôt BCBG... bon (comme dirait Cluzet dans les petits mouchoirs quand il parle des traces jaunes sur la pelouse) ! Alors on regarde la durée du film quand même pour savoir si la souffrance potentielle sera longue : 2h09... bon (même intonation)! Puis vient le début du film... ahhhh, c'est du néerlandais... cette magnifique langue, poétique ! Du néerlandais ou du flamand, je ne reconnais pas encore les subtilités en un coup d'œil.
Mais alors de quoi va nous parler ce film qui se passe en Flandre occidentale... ? Bah de viande et d'hormones de croissance pour bœuf...
Voilà pourquoi il faut parfois éviter de trop en lire sur un film avant d'aller le voir ! Je serais passé à côté du film que j'ai pour l'instant préféré en 2012. Parce que ce film est en fait une réussite malgré son pitch très peu attirant.
Autant le dire tout de suite, ce n'est pas du cinéma qui fait rêver. Le film se passe dans la campagne profonde, avec des vaches, des personnages belges débilissimes, un quotidien pourri... Même le héros du film est un bourrin violent à la tête de taureau, ou de bœuf, comme nous l'indique le titre. Le début est bien mais sans plus, parce qu'il est bien filmé et assez agréable à regarder, mais on ne comprend pas encore tout ce qui se passe. D'ailleurs la voix off de la toute première scène spoile le film mais on ne peut pas comprendre avant la fin (vraiment bien fait dis donc :) ). Puis, à partir du flashback sur l'enfance du héros, le film prend une autre tournure. L'histoire devient beaucoup plus prenante et le film devient vraiment intéressant. Impossible de dire pourquoi sans trop gâcher le film donc je vais en rester là.
Je peux quand même dire que j'ai aimé la façon dont le film est construit, j'ai aimé l'ambiance et j'ai aimé le personnage principal. Le constat du film est triste mais réaliste dans le sens où plein de gens sont un peu comme le héros, malheureux juste parce qu'ils ne savent pas s'exprimer... et c'est triste pour eux. Moi ça m'attriste.
Bravo à Roskam pour son premier film, sur un thème sorti de nulle part (la mafia bovine stp)...