Une baraque pourlingue, M. et Mme Toutlemonde ont des étoiles plein les yeux et rêvent de leur home sweet home : l'intrigue est assez simple à résumer, on est tout de suite dedans et on imagine dès le départ que le film prendra fin en même temps que "les petites rénos".
Pourtant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises, tant les genres se mélangent (tout en restant toujours dans un registre comique) et les personnages hauts en couleur se succèdent. Le couple de héros sait se montrer tour à tour hilarant et touchant (quel plaisir de retrouver Guillaume Cyr, bien connu des Français pour son rôle dans Nos jours heureux) et il est magnifiquement entouré de drôles d'oiseaux : la collègue sans filtre, le patron de bar charognard aux fréquentations douteuses...
Lawrence Côté-Collins met ses propres obsessions dans son film, et la mise en scène d'une émission de décoration façon Damidot - et son artificialité - est à se taper sur les cuisses. Le comique se pare souvent d'un burlesque qui pourrait rappeler celui des frères Coen. Seule la scène de fin paraît un peu moins dans le ton et fait un peu tiquer.
La photographie est elle, à saluer. Aux couleurs ternes, grasses et gluantes du début succède une atmosphère vive, flashy et carrément kitsch. Les motifs extravagants type zèbre, l'omniprésence de néons et de leds (dans la maison mais aussi en dehors) créent une unité visuelle assez réussie. Bungalow est donc une bonne surprise, et à l'heure où les touristes font la queue dans tout Paris pour prendre leur photo là où Emily in Paris a été tourné, on est au moins sûr que ce n'est pas ce film qui fera grimper les prix de l'immobilier.