Ce contemplatif thriller coréen adapté d’un livre de Haruki Murakami raconte l’aventure romantique d’un jeune homme des campagnes, aspirant écrivain, avec une mystérieuse camarade d’enfance… lorsque celle-ci rentre de voyage, elle est accompagnée d’un nouveau petit ami étrange et issu d’une famille aisée. Au détour d’une discussion ce dernier avoue son activité favorite: brûler des serres agricoles abandonnées. Quelques jours plus tard la jeune fille disparait.
Si l'enquête n'emmène jamais là où on l'imagine, le récit s'enrichit au fur et à mesure: lutte des classes sociales, critique du monde urbanisé et capitaliste, folie, et surtout une invitation à laisser l'imaginaire du spectateur faire son chemin. En effet toute l'ingéniosité de Burning repose sur une somptueuse mise en image du syndrome de la page blanche et du processus créatif. L'inspiration littéraire de Yoo Ah-In, qui semble ne plus avoir de vie, finit par naître après un long parcours, fruit de ses rencontres et de ses questionnements.
Visuellement c'est ébouriffant, la séquence où Jeon Jong-seo danse nue à contre jour sur fond de coucher de soleil fut le plus beau moment du festival de Cannes 2018. Du grand art. La narration quant à elle est relativement linéaire mais progressive. L'ensemble est un bijou de cinéma qui fera date !