Jong-Soo, jeune homme taciturne est interpellé dans la rue par Haemi, jeune femme extravertie qui l'a reconnu comme ancien camarade d'études. Une relation s’établie vite entre eux, mais si ils passent une nuit ensemble, Haemi ne repousse pas pour autant son projet de partir pour l'Afrique peu de temps après.
Elle revient de son voyage avec Ben, séduisant garçon qui a tout pour lui : Beau, riche et sur de lui.
On suit ensuite ce trio aux relations complexes et ambiguës.
"Burning" est un film long, inhabituel et que certains trouveront peut-être dérangeant. Je suis d'ailleurs sorti de la salle de cinéma avec un avis mitigé.
Mais il fait partie de ces films auquel j'ai beaucoup repensé les jours suivants et que je garderai longtemps en tête pour sa singularité et pour ses qualités indéniables.
Si le film est long et contemplatif, ça ne m'a personnellement jamais dérangé et j'ai été captivé par son récit et son ambiance tout du long de ses 2h28.
J'ai adoré le jeu de acteurs, tous les trois excellents. Leur relation est traitée avec beaucoup de finesse et de sensibilité et j'ai été heureusement surpris de trouver autant d'universalité dans les tiraillements et les confrontations entre les personnages... au sein d'une société et d'une culture Coréene forcément très différente de la notre.
J'ai trouvé particulièrement juste le personnage de Jong-Soo. La façon dont il idéalise Haemi jusqu'à l'obsession, ainsi que le décalage constant qu'il ressent (et qu'il met)... entre lui et l'entourage d'Haemi et de Ben (entre lui et le monde)... tous les deux plus à l'aise que lui.
De pair avec l'admiration, on sent la frustration, puis la jalousie grandir en lui... se transformer en haine.
En plus de l'ambiance globale et de la qualité visuelle du film... L'analyse très juste de ces sentiments et la finesse avec laquelle ils sont restitués par ces acteurs toujours excellents sont pour moi les grandes qualités de « Burning ». J'allais oublier !... autre grande qualité : Tout du long on se demande où veut nous emmener le réalisateur... vers quoi le film va tendre.
Alors pourquoi un avis mitigé en sortant ?
J'ai tout d'abord trouvé que trop de points restaient flous et non expliqués. J'ai toujours aimé les films à fin « ouverte », mais dans ce cas j'ai peut-être trouvé ça excessif.
Mais mon avis sur ce point s'est émoussé en repensant ensuite à tout ça.
Non, ma déception vient avant tout de la toute dernière scène du film.
(Je met la suite en « spoiler » et je vous encourage à ne pas la lire si vous n'avez pas encore vu « Burning »).
Je regrette cette dernière scène car par elle, le film devient un thriller... ce qu'il n'était pas forcément avant. Jusqu'au bout, rien n'expliquait pour moi de façon certaine la disparition d'Haemi (la montre avait très bien pu être oubliée là par elle).
Ajouter un meurtre dans un film, le fait sortir du cadre de situations "normales" et universelles (de situations qui nous parlent et nous touchent tous... de situations que l'on a pu vivre nous même) et le fait basculer dans l'exceptionnel du thriller.
Le thriller et les événements qu'il relate en général (les meurtres) sont tellement omniprésents au cinéma qu'ils ont pour moi beaucoup moins de force qu'un film qui sait surprendre et toucher sans ça.
En résumé... je trouvai le film plus fort, plus unique avant cette dernière scène.
Mais bon... « Burning » reste pour moi un très bon film. Pour ses qualités objectives (réalisation, qualité de l'image, jeu des acteurs) ainsi que par son ambiance et son sujet qui m'ont personnellement touchés.