Telle est la question. Clairement, on a l'impression de regarder un travail inachevé. Comme si la réflexion se cassait la figure au milieu du film; le reste étant une nébuleuse anarchico-masturbative intellectuelle.
On passe sans grande transition entre une narration fluide à une partie introspective qui se perd dans les différentes quêtes du héros (gérer papa, gérer maman, gérer possible tueur en série et retrouver plan cul). Dans la dernière, le pouvoir de suggestion est mis en avant sans que l'on comprenne quoi faire de tous ces mystères. Ne pas tout servir sur un plateau au public se comprend; ne rien donner, en revanche, peut pénaliser l'intérêt de ce dernier au film.
Ce film se perd donc dans des directions opposées et bien que je peux pas conclure quand au respect de la vision de Murakami, je peux affirmer que l'on souffre facilement d'une demi-heure de trop. Entre des quêtes absconses et le manque de clarté, on en vient à manquer de concentration.
Pour le reste, c'est bien interprété, les acteurs sont assez convainquant. C'est assez réaliste et en même temps sobre, notamment notre héros qui à sa façon, est assez paumé.L’accompagnement musical est juste, sans trop d'éclat mais plutôt réussi. Le choix d'une certaine ségrégation musicale est intéressante : le jazz réservé aux nantis. C'est un choix partisan qui semble se suffire à lui-même puisque l'opposition entre le monde des nantis et la masse n'est pas développé plus que ça.
Que dire de plus ? A part regretter que le film ne suive la trajectoire de la première heure. Dommage pour la fin.