Dire qu'il y a des gens pour croire que le cinéma est mort, ou que son avenir serait dans les séries. Alors qu'à l'évidence, brûlante comme il se doit, le cinéma est là devant nos yeux sur cet écran où Jongsu se consume de désir pour l'évanescente Hae-Mi et forme bientôt avec elle et avec Ben un trio inattendu. Il ne faut pas en dire plus à celles et à ceux qui ont la chance de ne pas encore avoir vu cette magnifique exploration de l'attente toujours différée, de l'embrasement progressif de la toile de l'imaginaire par le vide de l'existence. Le film s'arrête pourtant, au bout de 2 h 30, meurt comme tous les grands films au moment où le protagoniste croit avoir atteint une certitude et frémit vibrant au bord du gouffre qu'il a passé le film à creuser de son regard fébrile, dans une explosion qui nous laisse pantois. Il y aura eu, entre temps, des feux d'artifices réels et métaphoriques, des jeux d'illusions et des émerveillements, des allers et retours entre la raison et la folie, entre l'innocence et le crime, entre l'amour et la haine. Et à l'arrivée l'envie de recommencer.

Jean-François4
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 27 déc. 2018

Critique lue 199 fois

2 j'aime

Critique lue 199 fois

2

D'autres avis sur Burning

Burning
EricDebarnot
9

L'avventura du petit paysan

Grand admirateur de Murakami dont la prose élégante et minutieuse et le fantastique brumeux sont si difficilement transposables au cinéma, mais aussi confiant dans le talent du rare Lee Chang-Dong...

le 11 sept. 2018

90 j'aime

10

Burning
Rometach
5

Feu de paille

[Remarques générales. Je n'ai pas envie de juger et noter des films que je n'ai vus qu'une fois, souvent avec peu de connaissance du contexte de production. Je note donc 5 par défaut, et 10 ou 1 en...

le 22 mai 2018

54 j'aime

16

Burning
Moizi
8

Le monde est une énigme

J'ai beaucoup attendu avant de voir Burning car le film est long, tout le monde en dit du bien et j'avais vraiment peur de ne pas trouver ça fou et de m'ennuyer un peu. Mais il n'en est rien ...

le 26 déc. 2018

46 j'aime

2

Du même critique

In Absentia
Jean-François4
10

un grand film d'animation...

… et probablement le chef-d'oeuvre des frères Stephen et Timothy Quay, jumeaux natifs de Philadelphie installés à Londres depuis la fin des années 1970. Inspiré d'un cas authentique de schizophrénie...

le 6 nov. 2013

3 j'aime

Burning
Jean-François4
10

Comme son titre l'indique

Dire qu'il y a des gens pour croire que le cinéma est mort, ou que son avenir serait dans les séries. Alors qu'à l'évidence, brûlante comme il se doit, le cinéma est là devant nos yeux sur cet écran...

le 27 déc. 2018

2 j'aime

A Touch of Sin
Jean-François4
10

Une touche de perfection

Cela faisait très longtemps qu'un film ne m'avait pas comblé à ce point dans toutes les dimensions que déploie l'art cinématographique. Décortiquer les mérites du scénario, des acteurs, de la...

le 15 déc. 2013

2 j'aime