Bad Boys

S'il y a bien une chose qu'a su m'apporter Butch Cassidy et le Kid , c'est une bouffée d'air frais ! Après moult visionnages de divers western des années 40/50 , force est de constater qu'il n'y avait pas de réel enjeux. Le plus flagrant a été pour Rio Bravo , très divertissant , une bonne mise en scène et une incroyable prestance de John Wayne ne m'ont cependant pas permis de m'inclure à 100% dans le film dû au manque total de pression et d'enjeux. Mais à autre époque , autre méthode. Je pardonne à ces films. Le spectateur a changé avec le cinéma. Et Butch Cassidy en ai un exemple concret.

Nous y suivons deux braqueurs de trains , unis dans le travail comme dans l'amitié , interprétés par deux grands noms , deux grandes gueules , j'ai nommé Paul Newman et Robert Redford , tout simplement parfait dans leur rôle de brigand bien-aimé avec chacun leur caractéristique qui feront d'eux des personnages au charisme incroyable. Le film se démarque par ses personnages. Particulièrement de la relation qu'il y a entre eux. Ces derniers , forts en caractère , vont s'immiscer au symbole de l'amitié masculine. Une relation qui ne s'entretient que par l'entente et la répartie , voilà ce qui fait l'amitié d'un homme à un autre. On s'identifie immédiatement à ce processus.Celui-ci contribuant alors au succès du film à travers ses deux personnages sympathiques.

BCK s'est retrouvé à porter le titre de "western le plus original". Et il ne l'a pas volé puisque les Western classiques mettent ordinairement en scène un justicier , un cavalier solitaire , un membre de la cavalerie ou autre volant au secours de la veuve et de l'orphelin. Ne pas oublier également la place très gourmande de la Bande Originale qui vient s'installer à toutes les situations possibles. BCK ne viendra pas emprunter ces codes , si ce n'est seulement le lieu et l'époque , afin de se construire une place solide au milieu du grand lac des Westerns. Deux hors-la-loi et une musique peu présente écarteront le film de ses congénères sans trop pour autant les trahir car le film dispose d'une mise en scène absolument magistrale lorsque la photographie et la caméra viennent capturer les grands décors du Far West ainsi que de la Bolivie , tout cela à travers une chasse à l'homme épuisante tant pour les personnages que pour les spectateurs s'étant identifier à eux.

Le rythme ne vient qu'augmenter le plaisir de suivre ces deux fanfarons. Le film alterne entre légèreté et situations tendues. Ce rythme s'achevant définitivement dans un final grandiose de réalisation. George Roy Hill a signé avec cette fin un gunfight musclé et énergique de par l'habilité de Sundance Kid avec son pistolet , comparaison directe du réalisateur avec sa caméra. Le tout avec la répartie habituelle des deux bonhommes et une trame scénaristique très prenante.

Butch Cassidy et le Kid est sans aucun doute le western le plus original et le plus réussi qui vient souffler un vent nouveau et ressourçant où l'on tombe immédiatement sous le charme de ses héros , de ses prises de vues et de son histoire.