La dernière fois que j'ai parlé ici de Vecchiali, c'était en forme d'hommage à un réalisateur injustement tombé dans les oubliettes du cinéma français, et je pensais sérieusement à l'époque avoir assisté au chant du cygne, l'industrie du cinéma étant de plus en plus impitoyable. Cinq ans plus tard, l'homme bande encore et sa cuvée 2016 a trouvé le chemin des salles. Pour tout vous dire, je pense ne pas être pour rien dans cette résurrection ( Quoi ? On ne peut même plus mentir ? On est en pleine en campagne présidentielle, alors en ce moment vous devez en avaler des saucisses bien plus grosses que celle-ci, non ? ).
Cinéma trop théâtral, amateurisme trop visible, ces critiques me laissent, je dois le dire, bien dubitatif. Comment des "professionnels de la profession" peuvent ainsi méconnaître tout un pan de l'histoire du cinéma et faire fi du contexte économique dans lequel le réalisateur de l'éternel "Femmes Femmes" tourne dorénavant ses films ?
On peut tout à fait ne pas aimer le théâtre filmé mais d'une part celui-ci a toujours existé et répond chez Monsieur Paul à des considérations artistiques, d'autre part c'est ignorer la mise en scène inventive, dévergondée et d'une liberté absolue. Quant à l'amateurisme supposé, excuse-le d'être un artisan du septième art et de ne pas avoir les moyens de Michael Bay.
Si vous aimez Guiraudie, la poésie, les femmes rousses qui dansent, les apéritifs ensoleillés qui deviennent du Demy 2.0 , Rohmer, les marivaudages, allez-y...