Good Boy Bulbee. Out of the wild. L'Annonce faite à Pierre. Poussières d'étoiles&de fleurs. Ignace.

«Souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu redeviendras poussière»?

Remarques diverses en bouquet de fleurs sans arrangement mais avec mini spoils:

  • je vois ce film d'acteur alors que ressort en ce moment en DVD le seul film d'un autre comédien, Alain Cuny, restauré, commenté et avec bonus: son film semblait aussi très très coloré, L'Annonce faite à Marie.
  • Woody Allen avait eu l'idée d'un personnage atteint d'un mal qui le rendait flou à tout le monde (joué en plus par la star bankable Robin Williams qu'on ne voyait donc jamais)....
  • ...alors pourquoi pas imaginer un personnage qui devient incolore, s'estompe et disparait. En plus, il est paysan et en plus apiculteur Français, on ne peut pas faire plus en voie de disparition, quasi gens de peu, qui s'estompent en effet dans notre nature et champ visuel. Très bonne idée visuelle pour illustrer une assez triste réalité.
  • on peut aussi voir dans cette décoloration, le résultat de la peine qu'on éprouve parfois à des deuils ou crises: des gens perdent la couleur de cheveux, ou prennent un mèche blanche. Qui ne sait pas vider de son sang quand par exemple une boule de bowling manque son bébé de quelques centimètres?...là aussi, on perd ses couleurs:
  • "qu'est ce qu'il t'arrive, t'est tout pâle, t'as vu un fantôme?"
  • lui, son deuil lui fait devenir noir et blanc comme The Artist.
  • des critiques et membres de sites de cinéma, semblent parfois moins indulgents et surtout moins ouverts et curieux envers des films français, alors qu'ils sont parfois lâches et obséquieux avec des merdes suédoises ou amerloques: je suis un peu grossier mais je n'aime pas quand on sabote et commente le travail des autres avec des a-priori.
  • j'avais adoré le film australien Bad boy bubby sur aussi un garçon isolé et élevé (mais violé) dans un cocon mais c'était pas dans le beau décors d'Heidi à la haute montagne, mais plutôt dans l' atmosphère du Dernier combat ou de Malevil. Alors qu'ici, Pierre, le passionné de bulbes, est plutôt dans une atmosphère et look de gentillesse. le film mélange (habilement) sans que cela écrase trop le film car il est différent, des souvenirs de : Forrest Gump, Amélie Poulain, le gentil Quentin de Montargis de Tais-toi. Et une quête d'identité et de personne comme dans Adieu les cons.
  • Plus écrasant, Pierre, jardinier simplet et naïf passionné de bulbes et fleurs, me rappelle celui joué par Pierre Sellers dans Bienvenue Mister Chance (mais c'est une autre histoire, moins politique).

  • Pierre/Cornillac, paysan à la ville, foin dans ses sabots, rappelle aussi un peu des personnages de Bourvil/Fernandel/Fernand Raynaud et leur Ignace, Schpountz et autre personnage au Coeur sur la main.
  • j'aurais justement quand même été curieux de voir ce film avec un autre acteur (peut-être en pièce de théâtre ou comédie musicale, un jour?) Car Cornillac m'a semblé parfois (lors du premier visionnage, moins aux suivants), juste un chouïa trop âgé ou avec trop de soucis de tournage: ce qui doit être dément à gérer si j'en crois certains docs cinématographique sur les acteurs réalisateurs (je liste ces bêtes de somme).
  • j'aime cette idée et illustration des gens (assez) de peu qui deviennent incolores, s'estompent et disparaissent.

  • le générique de fin mentionne des remerciements ou droits payés pour l'usage de photo de "Léo Ferré" en "concert libertaire"...??? mais je ne le/la vois pas dans le film. (j'ai revu le film et elle est derrière le bar aussi; j'avais trop été distrait par le drapeau anarchiste...)
  • le générique de fin me rappelle le mot népotisme ^^: il y a, sauf erreur, six "Cornillac" (le barman, la maman, la fille aux écouteurs dans la salle d'attente, l'assistante de *********...et surtout l'enfant qu'il aide si innocemment au parc; belle scène dans monde si laid; l'enfant est heureusement joué par sans doute son fils ou neveu, "Nino" le petit robot Cornillac?
  • L'acteur d'ailleurs qui joue le papa hélas très en colère et cogneur de soi-disant pédophile est de suite efficace et épatant: un Stéphane Margot dont on connait le visage (un mini air de Bernard Haller?).
  • le générique de fin mentionne "à la mémoire de David Kessler": que je ne connais pas et encore moins son lien avec le film? "Un ami très influent dans l'audiovisuel public" dit une 'journaliste'? du JDD, Marie Christine Tabet:
  • __"Cette semaine (2015), David Kessler, le "Monsieur ­Cinéma" du PDG d'Orange, Stéphane ­Richard, a monté les marches du Festival de Cannes pour la dernière production maison, Marguerite et Julien, de Valérie Donzelli, dont il a lu le scénario quatre jours après son arrivée dans l'entreprise. À Cannes, il a aussi défendu le délirant Tout Nouveau Testament avec Benoît Poelvoorde et le très ambitieux Petit Prince… Pendant que le Festival battait son plein, on lui prêtait à Paris une prédilection pour d'autres castings. Sa réputation de faiseur de roi du PAF, de metteur en scène et en selle lui colle à la peau. Toutes ces rumeurs l'agacent. "Les journalistes n'écoutent rien", soupire David Kessler, un peu las" (JDD mai 2015) (...) "À 56 ans, l'ancien professeur de philosophie est devenu un incontournable du pouvoir et des pouvoirs. À l'intersection de réseaux puissants : celui des énarques, de la culture et celui du milieu gay… Un tout petit monde décrit avec minutie par Raphaëlle Bacqué dans son essai sur l'ancien patron de Science-Po, Richie"" (Marie Christine Tabet).
  • quand on fait pause sur un doc administratif, on voit que Pierre habite 8 rue Auguste Lumière dans le 5e. (quels beaux prénoms...)
  • à la première visite, à l'appartement, j'ai trouvé que l'agent sympas de la sécurité sociale (oxymore?), Olivier Bouana, avait des airs du trop rare Bruno Putzulu(avec un peu de Jonathan Lmabert). Un film où les fonctionnaires ne sont enfin pas caricaturés en négatif. Seuls les cathos le sont encore...
  • en ressemblance, le gendre, ordure cupide qui s'inquiète de l'arrivée soudaine d'un héritier de sa belle-mère sénile...est joué par Laurent Bateau, que j'aime beaucoup, une sorte de jeune Pierre Richard.
  • ce méchant a une sculpture de joueur de foot derrière lui, tirant un but (lorsqu'il triche et change le dossier pour faire accuser Pierre/Cornillac.
  • la petite fille a elle, une croix derrière elle au dessus du lit. Les méchants cathos sont un peu cliché: surtout en 2022 quand les églises sont vides et qu'ils sont devenus une minorité (pourtant au beau et juste message).
  • le gentil barman a lui une croix anarchiste derrière lui, derrière le bar; il leur fait pas souvent payer les coups (l'ange dont l'auréole est un A cerclé?...sic).
  • aimant beaucoup les décors, je vais voir qui a aidé: c'est un Sébastian Birchler, "César 2015 des meilleurs décors pour Timbuktu".
  • la ville de Lyon est ici aussi superbe: les plans de haut, sans doute sous Fourvière pour la maison avec ruches, et St Jean, la rue des maccabées et surtout la Montée du Gourguillon dans le quartier de Saint George (souvent empruntée quand plus de funiculaire ou pour économiser un ticket...mais qui dans d'autres temps n'avait pas de prostituées et encore moins de bars d'anarchistes, vu que le passant entendait plutôt des chants militaires de la Wehrmacht...)
  • j'apprends au passage le mot de "plantes mellifères", ce sont celles qui fournissent en pollen les abeilles?:
  • "Les plantes mellifères sont les plantes produisant de bonnes quantités de nectar et de pollen de bonne qualité et accessibles par les abeilles." (wiki)
  • Myriam Boyer avec sa robe et chouchou rouge, que l'on va suivre en promenade, m'a fait penser au Petit Chaperon Rouge.
  • en autre conte et comptine, volontairement ou pas, lors de la scène de distraction et diversion, avec des souris courant de partout, il y a soudain un plan sur un personnage ressemblant à un aveugle tenant une souris:
  • "Trois souris aveugles, Voyez comme elles courent,..." est une comptine pour enfant , comme l'est Pierre?
    "à ceux qui nous ont faits..."
  • j'avoue que cette signature a fini de me 'corrompre' et d'acheter ma sympathie pour le film, car on saisit les belles intentions de l'auteur de rendre hommage à ses parents, grands-parents etc. Ils sous entend que nous sommes non seulement des poussières d'étoiles (comme Hubert Reeves PUIS Trinh Xuan Thuan nous en ont rabattu les oreilles), mais que nous sommes aussi faits entre autres des particules de tous nos disparus. Ce n'est pas pour rien si le personnage se dissout comme Scarlett Johansson dans le Lucy de Besson, mais au lieu du réseau informatique, Pierre, le créateur de fleurs, voyage dans le réseau végétal, à l'instar de l'idée d'Avatar...ce qui semble rapprocher Clovis Cornillac de James Cameron sur l'hypothèse Gaïa (nous sommes tous en interactions et avec la nature). En tout cas, c'est pas parce que le film est français que c'est plus bête comme hypothèse que la super-production américaine que j'ai revue&aimée en salle aussi.
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